L'épopée lyonnaise

Voici le récit de mon escapade lyonnaise pour passer un bilan urodynamique. Et oui, on parlera d'urine donc si vous êtes dégoûté(e)s, ne lisez pas. 😇
Attendez demain, je vous présenterai d'autres artistes talentueux.


Je suis navrée de revenir si tardivement mais ma journée fut bien pleine et remuante. Ajoutez une pluie glaciale et une grosse flemme, vous obtiendrez un parfait résumé de ce Vendredi..
Donc voici le récit de mon équipée sauvage d'hier. Lyon, me voilà!
Je pris la route en début d'après-midi, cramponnée à mon volant pour affronter le Boulevard de Ceinture, bien connu des lyonnais. 4 voies et "Martine, garde-toi à gauche, Martine, garde-toi à droite!".
J'imaginais la Walkyrie de Richard Wagner m'accompagnant tandis que je roulais au rythme soutenu des autres véhicules.


Le panneau "4 places disponibles" à l'entrée du Parc Relais de la Soie me rassura. Un emplacement au 1er étage. Inutile de parcourir les nombreux étages du parking. Ouf!
Je pris l'ascenseur en même temps qu'un homme sensiblement de mon âge, et qui ne sembla pas apprécier l'arrêt  pour que je puisse entrer. Il ne cessa de souffler d'impatience mais le trajet fut court. Je n'eus pas à le supporter bien longtemps.
Le vent glacial me saisit et me fit frissonner. Je traversai les voies des tramways pour entrer dans le vif du sujet. J'avais oublié ce melting pot, ce mélange de nationalités, de styles, d'attitudes, ce brouhaha permanent et cette saleté. Les poubelles ne sont pas loin mais des papiers et autres détritus jonchent le sol.
Le métro arriva aussitôt et hop, j'y montai. Un siège libre! Youpi! Je fus comprimée entre deux hommes mais coincée comme je l'étais, les mouvements du métro n'eurent aucun effet sur moi. 😉
Je vérifiai le trajet et découvris qu'il me fallait changer de ligne. J'avais aussi oublié ce détail.
Je fus entraînée par le flot et mieux vaut ne pas ralentir. Le second métro était à quai et les sonneries retentissaient, indiquant que les portes allaient être fermées. Je préférai attendre plutôt qu'être en équilibre, sans moyen de me tenir dans un wagon bondé. Et je fis bien: moins d'une minute plus tard, une rame arriva en station. J'eus un siège pour me reposer et en avant.
Sortie Saxe-Gambetta. Un dédale de couloirs, de sorties si bien que je dus demander mon chemin à un employé.
J'émergeai à l'air libre et je fus choquée par la foule. Malgré le vent, les terrasses des bars étaient pleines. Je remontai l'avenue de Saxe et arrivai devant l'immeuble de la doctoresse. Une superbe entrée, très classe et une loge de gardien! Mazette. Encore un ascenseur ancien et l'arrivée devant la porte convoitée. Un immense appartement aux murs couleur ivoire, des portes partout. J'interrogeai une femme assise dans un bureau. Elle m'indiqua qu'il n'y avait pas de secrétaire et que je devais aller m'asseoir dans la salle d'attente.
Une grande pièce donnant sur un balcon et l'avenue noire de monde. Une femme patientait déjà. Très élégante mais à peine polie. Un salut du bout de ses lèvres maquillées puis elle me tourna carrément le dos!
Un brouhaha, de l'agitation puis la doctoresse vint me saluer et s'excuser car elle avait beaucoup de retard dans ses rendez-vous. La patiente précédente, une octogénaire, avait été stoppée par une manifestation et des barrages policiers.
Elle embarqua la femme et la détresse m'envahit. J'explique: il faut arriver la vessie remplie pour ce type d'examens et attendre une heure de plus me paraissait insurmontable. Je n'attendis QUE 35 mn!
La doctoresse me fit asseoir dans son bureau pour un court interrogatoire. Je tentai d'y répondre le mieux possible en me dandinant sur ma chaise. Nous passâmes ensuite de l'autre côté du couloir, dans une salle bardée de machines. Je dus me déshabiller et m'asseoir sur des toilettes connectées. Enfin! Quel soulagement!
Faire pipi et voir les résultats sur un écran est chose nouvelle. 😊
La doctoresse les commenta puis me fit monter sur la table médicale. Les choses sérieuses allaient débuter.
Allez, pliez les genoux et ouvrez les jambes. J'essayai de rester décontractée et de prendre du recul avec humour. Quelques poussées pour vérifier la tonicité, l'introduction d'une canule dans l'urêtre (aïe aïe aïe!) puis elle la fit se mouvoir grâce à son tableau de commandes. Impression surprenante. Elle la poussa ensuite dans la vessie et aïe aïe aïe encore. Le meilleur restait à venir. Elle se pencha encore entre mes jambes pour introduire une canule à côté de la première.  Bien droite devant les commandes, elle commença à envoyer de l'eau (froide, je précise) et me pria de l'informer dès que j'aurais envie d'uriner. J'étais détendue et elle se penchait vers moi régulièrement en questionnant "et là, rien?".Je la voyais s'interroger et du coup, je flippais à mon tour. Arriva enfin le moment où elle décida d'arrêter l'eau. Avait-elle peur de trop dépenser? 😊
Premier bilan immédiat: "votre vessie est très volumineuse et l'urêtre beaucoup trop étroit". Okay et que fais-je de ces informations?
Un second passage sur les toilettes connectées et l'eau glacée s'évacua, provoquant un sursaut et des frissons.
Elle me  pria de me rhabiller puis de repasser dans son bureau.
Elle m'expliqua les détails du bilan puis ce qu'elle préconisait.
Rééducation avec un kinésithérapeute, un traitement hormonal local et réapprendre à aller aux toilettes. M' imposer d'y aller toutes les 2 heures puis toutes les 3 heures etc...
Et moins 220 euros! Youpi!
J'avoue que je ne ferai pas ça tous les jours.
Retour par le métro à une heure de pointe.  Lorsque je réussis à monter dans un wagon, une femme plus âgée que moi me proposa sa place en me disant que j'étais toute pâle puis une jolie jeune beurette fit de même. Je les remerciai chaleureusement et pensai "ça y est! je suis passée dans la case des vieux auxquels on offre sa place!" 😊
Je montai dans ma voiture avec un bonheur infini mais les bouchons m'attendaient. Je réintégrai mon domicile avec soulagement.
Quelle journée!