Humeur matinale

 

Dimanche! J'éprouve le curieux sentiment que ce jour est comme les précédents. Ce jour fut pourtant toujours synonyme de repos, de sorties, de repas améliorés, de famille et d'amis mais cela a changé. Est-ce une conséquence de l'âge et de la fin du remue-ménage lié au travail et à la famille ou serait-ce lié à la situation actuelle?

Mauvaise nuit. Très courte nuit et je peine à rassembler mes idées. Le nez coule et me rappelle l'obligation d'aller prendre médicaments et huiles essentielles. Je me concocte ma petite cuisine personnelle sans vraiment savoir si cela correspond à ce dont je souffre.

Bonne nouvelle: les douleurs digestives se sont estompées et je peux enfin mener ma vie loin des toilettes.

Si la nuit ne fut pas reposante, j'apprécie sincèrement mes petits rituels matinaux. Je monte la température du radiateur, je prépare mon bol de Ricoré et je m'installe au salon, devant la télévision. Je fais le plein de séries en sirotant la boisson chaude. Calme, tranquillité et silence.

 Un coup d'oeil par l'entrebâillement du volet et je découvre quelques fenêtres violemment éclairées. J'ignore pourquoi cela me procure ce fugitif sentiment de plaisir. Je ne suis pas seule, je ne me sens plus seule même si j'ignore qui sont ces gens dans ce lointain immeuble.

Hier fut apathique. Fatigue, douleurs et l'obligation de guérir, d'aller mieux. Nulle envie, le calme blanc. La météo grise et fraîche fut génératrice de mélancolie et je comprends la recrudescence des cas de dépression. Gérer le ralentissement de l'activité en supportant cette grisaille demande une dose d'optimisme maximale.

J'ai peu suivi les actualités. Je m'énerve contre ces parisiens gémissant devant la fermeture des cinémas et théâtres. Cela concerne si peu de gens. Je doute que l'habitant de Floirac ou de Perros-Guirec soit vraiment atteint par le manque de sorties. Cela ne concerne que les parisiens mais on n'entend qu'eux. Il existe tant de manières de se distraire sans aller s'enfermer dans une salle ou aller au théâtre. Tant que les librairies sont ouvertes, la vie peut continuer.