mardi 12 janvier 2021

Humeur nocturne

 


Sens dessus dessous! Je suis debout depuis minuit et demi et mon cerveau bat déjà de l'aile. Tiens bon, mon coco, tiens bon! Où que vous soyez, faites-moi un câlinou mental ou secouez-moi, au choix! 

La tiédeur de l'appartement me réconforte car dehors, le froid règne. Pas un froid vif et pointu mais quelques degrés en dessous de zéro qui imposent des précautions. Ma voiture brille de givre sous la lumière orange du lampadaire. Pas une lueur aux alentours et même la fenêtre souvent éclairée du côté de l'avenue Paul Santy est un gros oeil noir. J'aime découvrir que d'autres sont levés, je me sens complice, de connivence avec eux mais cette nuit, je suis seule.

Hier fut clos hormis les 2 sorties rapides pour la poubelle. Je suis un exemple de confinement. Je ne sors que contrainte et forcée. 😊

Je dois révéler pourquoi je suis déjà debout et pourquoi j'ai si mal dormi. L'histoire de cet étudiant lyonnais qui vient de se jeter du haut d'une fenêtre du 5 ème étage m'a bouleversée. Quel désespoir l'a donc saisi? Le confinement fut-il si dur et impossible à supporter pour lui? Je me doute que ce ne fut pas la seule raison mais peut-on laisser ces gamins sur le côté de la route? Certains ne mangent pas à leur faim, d'autres ne voient plus personne et les rapports sociaux si intenses dans leur jeune vie d'adulte sont quasi inexistants. Que puis-je faire? Que pouvons-nous faire? Je sais que notre société moderne est basée sur l'égoïsme et l'égocentrisme mais nous pouvons peut-être à notre échelle, faire quelque chose, participer, aider.

Mon aujourd'hui sera extérieur. Direction l'est lyonnais pour me rendre compte sur place des possibilités immobilières. Le nouveau Carré de Soie à Vaulx en Velin me séduit mais la population me séduira t'elle autant? je sais ce que je ne veux plus, j'ai déjà donné ici. Il m'est nécessaire d'aller humer l'atmosphère des lieux.

Ne sachant à quelle heure j'en aurai terminé avec mes déambulations, nous nous sommes mis d'accord avec les filles: je ne récupèrerai pas Léna ce soir ni demain. Cette jolie demoiselle bavarde me manque mais je dois lâcher, dénouer le cordon qui nous relie. Elle va prendre son envol et le réclame déjà ardemment. Ce passage ténu est bouleversant, le cocon s'ouvre et un papillon en sort. A moi de veiller de loin tout en aimant. Elle eut d'ailleurs un joli mot dernièrement. Elle voulait venir ce soir alors que ce n'était pas prévu dans notre calendrier de gardes car elle se doutait qu'elle me manquait. Et, entre nous, je pense qu'il y a un peu de réciprocité dans ce sentiment là. 💓

Merci à tous ceux qui ont pris le temps de m'envoyer un petit mot gentil. Vos messages me donnent du courage et même si je ne réponds pas à chaque fois (mille pardons!), je lis tous vos petits mots. Ce blog est mon Botox mental, il assouvit ma curiosité intellectuelle et joue le remue-méninges mais vous, lecteurs, m'êtes un écho nécessaire.


C’est le cœur lourd que je viens à vous aujourd’hui. Le cœur lourd et meurtri que je lance cet appel.
C’est le cœur lourd que je vous annonce qu’aux alentours de 2h du matin, le 9 janvier 2021, un bruit sourd et fort se fit entendre au sein d’une résidence universitaire. Le bruit de l’éclatement d’une vitre qui vint briser le silence de la nuit suivi, des éclats de verre sur le sol, d’un hurlement, d’un bruit sourd suivi d’un silence et, pour la dernière fois le cri d’un étudiant, camarade d’amphithéâtre, exprimant la douleur qu’il ressentait étendu sur le sol. Vous l’aurez malheureusement compris. Nous ne pouvons simplement tourner la tête. Nous ne pouvons simplement croire que nous faisons actuellement le maximum pour les étudiants. Pensez une seconde à cet étudiant, vivant seul, isolé. Pensez à son état d’esprit, et ainsi l’on peut se rendre compte que tout étudiant actuellement subit cette pression et cet isolement.
Comme tout étudiants nous sommes en isolement social. Nous n’allons plus à la fac puisque nous sommes en distanciel. Nous n’allons plus au cinéma, café, musé, lieux sociaux où jadis, nous pouvions échanger, puisque l’on ne peut plus. Nous restons 24h/24h, 7j/7 dans nos chambres universitaires mesurant les mêmes dimensions qu’une cellule de prison, cependant avec le Wi-Fi.
Combien de poids un étudiant peut-il supporter ?
Nous vivions le confinement, le couvre-feu, des cours en distanciel, notre jeunesse que nous laissons nous échapper. Mais le plus lourd reste tout de même le mépris, l’indifférence du gouvernement et des institutions, pour qui la jeunesse n’est que le vecteur de propagation du virus, puisque rappelons-le, nous mettons la vie de tout le monde en danger. Il est vital de laisser les écoles ouvertes mais les universités et les étudiants semblent alors secondaires. Nous sommes alors, disons-le, laissés sur le bord de la route.
Nous sacrifions actuellement notre scolarité, notre santé mentale, notre motivation. Mais pensez bien que vous sacrifiez la prochaine génération.
J’aimerais aujourd’hui pouvoir dire que cela ne va plus se produire en France, que plus aucun de nos camarades en viendra à un tel acte, que plus jamais il ne sera donné de voir tant de sang sur le bitume. J’aimerais le croire, mais je préfère agir.
À toi qui lis ce message, agissons ensemble, aujourd’hui mais aussi demain. Que les institutions se réveillent, regarde la triste réalité et interviennent. Le « Quoi qu’il en coûte » doit s’appliquer ici et maintenant.
Je souhaite être contacté pour savoir comment je peux agir efficacement. Je ne peux rester inactif avec le cri de notre camarade raisonnant dans ma tête. Je souhaite aussi que tu saches, toi qui lis ce message, que si tu ressens le besoin de parler, je suis réellement et sincèrement à ta disposition.
À toi qui as le pronostic vital engagé, nous te comprenons, nous ne te jugeons pas, nous ne pouvons te regarder dans les yeux car chacun d’entre nous éprouve sa culpabilité.

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Et un gros MERCI !!!!

Humeur du jour

 Un si long silence! Au début, j'étais préoccupée par de nombreux rendez-vous médicaux puis le non désir pointa son nez et je m'éloi...