Humeur de ma nuit

 

"Je vois les heures de la nuit comme des moments entre parenthèses, des moments volés au quotidien. Un certain esprit de liberté flotte avec légèreté dans ces heures d'insomnie. Raphaële Billetdoux a écrit un roman dont le titre était : "Mes nuits sont plus belles que vos jours". J'ai très souvent pensé de même car certaines de mes nuits sont des instants mystiques, des envolées spirituelles, des descentes prodigieuses dans les profondeurs de l'être. La nuit a son mystère dans lequel j'aime à entrer en catimini, à la dérobée, quand tout dort autour de moi.
lundi 27 novembre 2006 - 22:32 (CET) " écrivit une internaute .

L'insomnie est devenue une fidèle compagne depuis si longtemps, presque une amie. J'ai pourtant lutté contre elle, j'ai tenté des traitements. Ce qui me dérangeait le plus, c'était cette fatigue perpétuelle associée à ce rythme contre nature, mais j'ai décidé de " rentabiliser" ce temps donné, offert. Je lis, je regarde des émissions enregistrées, je surfe sur le net.

Le temps est suspendu, a une autre valeur. Il obéit à d'autres codes, n'a plus les mêmes frontières. J'en arrive même à apprécier le fait d' être seule et éveillée: la réponse, sans doute, au changement d'angle pour considérer cette insomnie. Je peux vainement me révolter ou goûter l'opportunité.

 Hier fut à l'opposé de ce que j'avais prévu, d'où mes hésitations à prévoir à l'avance un quelconque emploi du temps. J'avoue avoir été vaincue par une météo capricieuse, une non obligation de faire ce que j'avais envisagé et disons-le, l'envie de n'avoir aucune contrainte. Je me suis posée, me suis demandée s'il existait des urgences dans mes prévisions et devant la réponse négative, j'ai abdiqué. 

J'ai donc dégusté chaque instant de cette journée close sans ignorer qu'il existe deux faces à cette réalité. On peut effectivement pester en réalisant que ce moment d'immobilité est perdu et qu'il est dommage de gaspiller le peu de temps restant ou bien on peut apprécier ces heures rien qu'à soi, ce calme absolu, ce choix du silence et de l'inaction.

Silence est un mot inadapté car les travaux ont débuté chez les voisins et la perceuse me vrilla les nerfs pendant une partie de la matinée. Et ce n'est que le commencement de 6 mois de casse, de construction, de remodelage de cette maison. 6 mois d'allers et retours d'ouvriers, de voitures garées n'importe où, de discussions, de cris, de bruits. Et hier, je compris, j'acceptai l'urgence de partir mais un déménagement ne s'improvise pas. Je ne connais que trop bien le coût et l'épuisement liés. Cela fait réfléchir, hésiter, parfois reculer et cela m'attriste car j'avais sincèrement pensé trouver ici mon coin de paradis, mon dernier logement. Changer de lieu n'a pas d'importance car on transporte son nid n'importe où mais c'est laisser des gens derrière soi qui est le plus douloureux. Des liens sont noués à chaque fois et c'est un déchirement lors de chaque départ car on sait que le temps diluera ces liens, ces amitiés tendres et indispensables pour bien vivre.

La tête me tourne car je n'arrive pas à me décider où je veux installer mon prochain nid. J'ai le sentiment d'être en situation géostationnaire en espérant qu'une solution s'offre à moi. C'est inédit car mes précédents déménagements se firent aisément. Je n'évoque pas la fatigue et le coût mais j'avais chaque fois, une opportunité qui se présentait spontanément et je m'y accrochai sans hésiter. Et là, rien ou presque. Coline évoqua une solution, Josette parla hier d'acheter un grand appartement et de m'y faire venir. Tout est envisageable. Il suffit sans doute de patienter et la solution s'offrira certainement à moi. Je veux faire confiance à la Vie.

Est-ce utile de vous énumérer ce que j'aimerais réaliser aujourd'hui? Non? C'est bien ce que je pensais! 😃