Humeur du jour

 Samedi! Les jours n'ont plus tellement d'importance depuis que je suis retraitée. C'est la société qui me rappelle qu'il existe un ordre, des dates. Je vis dans un semi-brouillard, une ignorance volontaire de ces contraintes et la réalité se rappelle toujours à moi. 

J'ai été brutalement réveillée par le bruit strident de pneus sur la chaussée. Un crétin devait faire du rodéo sur l'avenue Paul Santy et le crissement se répercutait en écho dans ce silence ouaté de fin de nuit. Jusqu'à mon lit et mon cerveau! Le couvre-feu est étranger à certains. 

Bon, me voilà debout avec toujours cette rage au coeur. Les événements d'hier ont enflammé ma tête et mon coeur. Un peu long à expliquer ici mais je sens que la présence de nouveaux propriétaires va de nouveau faire éclater les problèmes. Le voisin malveillant s'empressa de venir mettre son grain de sel en tentant d'attirer ces nouveaux arrivants de son côté. Dieu que je hais cet homme et sa famille. Je sais qu'en réagissant ainsi, je peux paraître ridicule, exaltée et que je perds ainsi de l'énergie en m'abaissant à leur niveau mais vivre au quotidien près de ces malfaisants est une gageure. Ils sont sans cesse dans la provocation. S'en extraire et la garder à distance demande beaucoup d'énergie et de volonté et j'en manque parfois.

Hier, je tentai une sortie en me rendant au supermarché Auchan. Quelques amers constats: la foule dans l'hypermarché, aucun contrôle du nombre de clients (alors qu'une affiche indique le contraire à l'entrée), aucune distanciation sociale et la sensation que les rapports humains ont changé. Le masque modifie l'interaction entre les gens. Je ne sentis que désintérêt, hostilité et agressivité. Et cette galerie marchande peu éclairée, aux vitrines fermées était triste et sinistre. 

Un passage rapide chez ma Miss afin de déposer ses achats et je rentrai chez moi. Perceuse et marteau-piqueur au menu. C'est entêtant et épuisant. Le problème survint en fin d'après-midi et 2 de mes voisins tentèrent de le régler. La suite fut  agitée. Ma soirée fut loin d'être sereine tant j'étais énervée contre ce voisin, son fils et sa famille. Mon cerveau bouillait, bouillonnait au point que je redoutai une nuit blanche mais il n'en fut rien. Le défaut de sieste à cause du bruit me permit de plonger dans un profond sommeil dont seul l'écho du rodéo me fit émerger.

Je vais aller me préparer car ce matin, je prendrai la direction du magasin Castorama. Ma mission du jour: trouver un panneau d'interdiction de stationner que je placerai sur le mur extérieur. Je dois baliser les allées et venues des nouveaux arrivants et de leurs ouvriers avant que les habitudes ne soient prises. J'avais franchement autre chose à faire mais comment échapper à cette corvée?