Humeur de la nuit

 Je viens d'abandonner les Experts à Manhattan aux scenarios terriblement bien construits. Deux heures à m'étourdir, m'évader sans remords.

Hier fut difficile. J'avais pris froid et présentais tous les symptômes d'un gros rhume. Nez qui coule, mal de tête, mal de gorge. J'ai donc choisi la pause bien au chaud. J'ai regroupé à portée de main Doliprane et mes potions de sorcière. Je constaterai aujourd'hui si j'ai eu raison. Le mal de gorge et de tête sont encore en filigrane mais mon corps lutte.

Le chantier voisin fut plus calme mais quelques bruits inopportuns polluèrent quand même mon repos. Je suis restée immobile, quasi en catatonie mais rien de schizophrénique, rassurez-vous. 

Et j'ai apprécié. Le froid occupait toujours le terrain grâce au vent du nord qui souffle sur la région et je suis restée derrière mes fenêtres ensoleillées, ravie de n'avoir pas à quitter le cocon.

La journée s'est délitée au fil des heures. Plus de force. J'ai réalisé après coup que j'avais jeûné pendant près de 21h et ce, sans effort. Moi qui étais persuadée être incapable de me passer de manger pendant un jour complet, j'ai réussi et sans me forcer. 

Ne vous leurrez pas: ce n'était pas un objectif, ni une volonté délibérée. Je me suis écoutée et ne me suis pas forcée à manger tant que je n'ai pas ressenti la faim. Et dès qu'elle est arrivée, j'ai foncé et pris mon repas. C'est cette sensation que j'avais perdue au fil du temps: je mangeais aux heures normales sans me soucier de mon ressenti, c'était une habitude ou un moyen de tromper l'ennui. Je suis contente de retrouver cette capacité à écouter mon corps. 

Mal de tête! Je vais aller prendre un cachet.

Aujourd'hui sera ce que mon corps dira. Immobilité si mon état ne s'améliore pas et agitation si je me sens mieux.