mercredi 7 mai 2008

Découvrir Gabriele Münter




















Je viens de découvrir cette peintre, femme dans une époque d'hommes. Voici un résumé de sa vie :

"Voilà l’occasion rêvée de découvrir son oeuvre et de comprendre quel rôle elle a joué au sein du mythique groupe d’avant-garde du Cavalier bleu, petit cercle d’artistes décidés à rompre de manière tranchée avec le postimpressionnisme encore dominant à cette époque en Allemagne. Après avoir créé une école privée, la Phalange, et un groupe de peintres et de sculpteurs, le NKVM, Vassily Kandinsky est résolu de jeter les bases d’une forme d’expression capable de révolutionner le langage artistique de fond en comble. La préhistoire de cet audacieux cénacle va se dérouler entre Munich et Murnau. Depuis longtemps Kandinsky a coutume d’inviter ses élèves à le suivre à la campagne bavaroise une partie de l’été pour travailler sur le motif. C’est au cours d’une de ces escapades studieuses à Kullmünz qu’une idylle se noue entre l’étudiante Gabriele Münter et son professeur. Elle va dès lors voyager avec lui, en Hollande d’abord, puis en Italie, en Saxe, en Belgique. Ils vont résider à Paris environ un an (1905-1906). Ils travaillent beaucoup, et la jeune femme peut exposer au Salon des artistes indépendants et au Salon d’automne en 1907, puis présenter soixante de ses toiles parisiennes à Cologne l’année suivante. Après un dernier séjour à Berlin, ils rentrent à Munich en juin 1908. C’est alors qu’ils découvrent le village de Murnau, sur les rives du lac de Staffel. Ils y séjournent en compagnie du peintre russe Alexej Jawlensky et de sa compagne Marianne von Werefkin. Leur fructueuse relation et leur travail en commun sont décisifs pour Gabriele Münter, dont l’oeuvre se métamorphose. Suivant l’exemple de son amant, elle abandonne l’usage du couteau pour laisser libre cours à une simplification de sa palette et une véritable explosion chromatique. En 1909, le couple acquiert une maison à Murnau. Ce sera pendant plusieurs années un laboratoire artistique d’une richesse étourdissante. En 1911, la rencontre avec Franz Marc va précipiter les événements : le groupe du Blaue Reiter voit le jour dans cette demeure au mois d’octobre quand ils préparent l’Almanach du groupe avec August et Elizabeth Macke.
À partir de 1909, la peinture de Gabriele Münter et celle de Kandinsky reposent sur des bases tellement proches qu’on a du mal à les distinguer. Inspirée par le cloisonnisme de Gauguin, l’exubérance chromatique de Van Gogh, la liberté stylistique de Munch, mais aussi par les arts populaires, ceux de la Russie natale du maître des lieux mais aussi ceux de la vieille Bavière. En dépit de cette similitude, Gabriele Münter parvient à se forger une écriture très personnelle, comme le démontrent, par exemple, son Autoportrait de 1911 et le superbe Saint Georges et le dragon de 1913. Les expositions du Cavalier bleu entre 1911 et 1913 ont un retentissement énorme. La jeune femme s’impose alors comme un de ses représentants les plus intéressants, ce qui lui vaut une grande exposition à la galerie Der Sturm.
Le déclenchement de la guerre les oblige à se réfugier en Suisse. En novembre 1914, Kandinsky décide de rentrer en Russie. C’est la fin de leur idylle. Abandonnée à elle-même, Münter s’installe en Suède en 1915, puis au Danemark. Elle rentre en Allemagne en 1920 et poursuit une oeuvre fidèle à l’esprit du Cavalier bleu, sachant la faire évoluer avec subtilité jusqu’aux dernières années de sa vie. Elle décide de faire don des nombreuses oeuvres de Kandinsky et des autres membres du Blaue Reiter en sa possession à la galerie du Lenbachhaus de Munich qui, grâce à elle, peut aujourd’hui se vanter de posséder le plus bel ensemble d’oeuvres expressionnistes.
Gérard-Georges Lemaire( humanite.fr)

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Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!

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