vendredi 20 février 2009

Cadeau


« Et nous voici sans souffle à bout de
mots –même les longs peupliers là-bas
sont roses. La terre que nos mains voulaient
retenir est très fraîche et légère dégageant sous
la coulée une lourde odeur d’humus.


Contre
la rugosité des troncs s’écorche notre oreille
et pourtant pas un bruit n’est perçu.
La grande cérémonie s’accomplit dans le plus
grand des secrets. Seul le coucou au loin s’est
dévoilé et nous agite jusqu’à l’émotion
extrême. »





Viens, ma toute belle

Viens, ma toute belle, mon aimée, ma douce


Ce soir nous irons contempler les étoiles.


Nous nous étendrons sur l'ondoyante mousse


En silence, et la nuit mettra ses voiles


Le clocher au loin égrénera les heures


Viens, en silence, donne ta main


Nous nous étendrons sur l'ondoyante mousse


Nous irons goûter le jour qui finit


Communication (1985)



A fleur d'eau

1.Quand le moi affleure


à fleur d'eau



De nos doigts effleurer


à fleur de peau



délicatement


délicieusement



inexorablement



2.Que ta peau n'en garde pas plus souvenance


que d'une libellule qui danse


sans rides sans transes


un éternel ballet



3.A fleur d'eau à fleur de peau


miroitent nuages feuillages visages


lent endoiement sous la caresse


des vents mais profond c'est


le silence le domaine des grands


poissons qui parfois d'un bond


happent en surface perturbant


la paix d'un paysage


Puis très vite se rétablit un équilibre


et l'eau s'écoule calme miroitant


nuages orages visages


images après images



4.Vert pâle tendres


pétales au vent emportés


odeur âcre acidulée


herbes âpres et acérées


le printemps est en cavale


dans les forêts l'arbre éclate


et la tendresse se fait frisson et


la caresse fleurit en passion



5.Quand le nymphéa bleu fleurira


sur l'étang miroitant tous les cieux


tu sauras que là-bas


dans le chatoiement des saules argentés


avec une douce tranquillité


éternellement on t'attendra



6.A fleur de ciel l'hirondelle vive


virevolte et vibre et de sa victorieuse


vitalité vrille


tout ce paysage apaisé


A cet appel soudain le ciel s'agrandit


et sous le regard qui cille


tremble et vacille


cette trop grande beauté


Par la peau perforée l'être éclaté


s'atomise se pulvérise en grises


particules marquées


du signe écarlate


Celui des rêves encore irréalisés


Brûlots d'herbes abrupts (1989)

JEANNE LAS VERGNAS
Un gros coup de coeur spontané pour cette poétesse ariégeoise

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Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!

Humeur du jour

 Un si long silence! Au début, j'étais préoccupée par de nombreux rendez-vous médicaux puis le non désir pointa son nez et je m'éloi...