« Et nous voici sans souffle à bout de
mots –même les longs peupliers là-bas
sont roses. La terre que nos mains voulaient
retenir est très fraîche et légère dégageant sous
la coulée une lourde odeur d’humus.
mots –même les longs peupliers là-bas
sont roses. La terre que nos mains voulaient
retenir est très fraîche et légère dégageant sous
la coulée une lourde odeur d’humus.
Contre
la rugosité des troncs s’écorche notre oreille
et pourtant pas un bruit n’est perçu.
La grande cérémonie s’accomplit dans le plus
grand des secrets. Seul le coucou au loin s’est
dévoilé et nous agite jusqu’à l’émotion
extrême. »
la rugosité des troncs s’écorche notre oreille
et pourtant pas un bruit n’est perçu.
La grande cérémonie s’accomplit dans le plus
grand des secrets. Seul le coucou au loin s’est
dévoilé et nous agite jusqu’à l’émotion
extrême. »
Viens, ma toute belle
Viens, ma toute belle, mon aimée, ma douce
Ce soir nous irons contempler les étoiles.
Nous nous étendrons sur l'ondoyante mousse
En silence, et la nuit mettra ses voiles
Le clocher au loin égrénera les heures
Viens, en silence, donne ta main
Nous nous étendrons sur l'ondoyante mousse
Nous irons goûter le jour qui finit
Communication (1985)
A fleur d'eau
1.Quand le moi affleure
à fleur d'eau
De nos doigts effleurer
à fleur de peau
délicatement
délicieusement
inexorablement
2.Que ta peau n'en garde pas plus souvenance
que d'une libellule qui danse
sans rides sans transes
un éternel ballet
3.A fleur d'eau à fleur de peau
miroitent nuages feuillages visages
lent endoiement sous la caresse
des vents mais profond c'est
le silence le domaine des grands
poissons qui parfois d'un bond
happent en surface perturbant
la paix d'un paysage
Puis très vite se rétablit un équilibre
et l'eau s'écoule calme miroitant
nuages orages visages
images après images
4.Vert pâle tendres
pétales au vent emportés
odeur âcre acidulée
herbes âpres et acérées
le printemps est en cavale
dans les forêts l'arbre éclate
et la tendresse se fait frisson et
la caresse fleurit en passion
5.Quand le nymphéa bleu fleurira
sur l'étang miroitant tous les cieux
tu sauras que là-bas
dans le chatoiement des saules argentés
avec une douce tranquillité
éternellement on t'attendra
6.A fleur de ciel l'hirondelle vive
virevolte et vibre et de sa victorieuse
vitalité vrille
tout ce paysage apaisé
A cet appel soudain le ciel s'agrandit
et sous le regard qui cille
tremble et vacille
cette trop grande beauté
Par la peau perforée l'être éclaté
s'atomise se pulvérise en grises
particules marquées
du signe écarlate
Celui des rêves encore irréalisés
Brûlots d'herbes abrupts (1989)
JEANNE LAS VERGNAS
Un gros coup de coeur spontané pour cette poétesse ariégeoise
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