lundi 27 avril 2009

" Fantaisies bucoliques "



Mille mercis à Florine qui a joliment " rebondi " sur mon histoire d'arbre:-)

Histoire bucolique : le saule d'Anne Kellen, ave la participation du saule pleureur du Parc Floral de Vincennes, qui a posé pour l'occasion.

Approchez il y a de la place pour tout le monde.
2, 3 choses à vous dire, 5 mn de votre temps pas plus, et vous êtes libres.
Tout le monde est installé ?
Confortable ?
Les grands ne gênent pas les petits ?
Mettez vous devant les enfants.
Je me présente, j'ai les branches en berne, elles balaient le sol , tombent comme un rideau de pluie, une frange trop longue cache mes yeux. Je suis? ....a droite ?... sur ma gauche??... vous avez oublié? Vous m'avez baptisé Salix Babylonica, Saule Pleureur c'est moi.
Préjugés humains qui me portent préjudice. Je m' insurge contre ma renommée : je n'aime pas le malheur, j'ai l'air triste, je ne pleure pas à longueur de journée. Je ne suis pas là pour changer de nom.

Je n'ai pas d'idées, je me méfie des vôtres. Je mesure 15 mètres, ya pas plus haut, j'ai cent ans, ya pas plus vieux dans ma famille, entre parenthèses des salicacées.
Cime arrondie, houppier en dôme, rameaux jaunâtres grêles pendants et souples, feuilles lancéolées, je suis un organisme vivant complexe...Vous ouvrirez vos encyclopédies de retour chez vous. Mes intérêts? ornemental : je décore. Utile : vous souhaitez faire une petite sieste, donner un rendez-vous galant, offrir un pique nique ludique? Entrez mon ombrage est à vous. Vous avez une terrasse, vous brûlez au soleil, suppliez :
- De l'ombre vite !
N'hésitez pas, plantez moi, c'est le bon choix. Je pousse comme du chiendent. C'est une expression.

Il pleut? Prenez mon bras, abritons nous sous mon dôme.

Vous vous ennuyez? Je vous invite, jouons :
- 1,2,3 soleil !
cache cache ? comptez les yeux fermés, la tête dans votre coude appuyé sur mon front lisse :
- 8, 9, 10 vu ! Chat c'est toi le chat !
Courez plus vite ! Je vous ouvre !
- maison, maison, tu n'as pas eu le chat, tu ne m'as pas eu !
Vital : j' aime les sols frais, de préférence au bord de l'eau. Vous n'avez pas de rivière dans votre jardin, de nappe phréatique, de lac artificiel? Arrosez moi matin et soir, j'ai soif, toujours trop soif. Rosée, pluie fine, averse, trombes et bourrasques. Je suis insatiable.

Echevelé, je ploie, je plie, complice de tous les vents. Je danse. Dansons ! Prenez moi dans vos bras. mettez votre tête en arrière. cherchez le ciel entre mes branches. Vous le voyez? Y-a-t-il des nuages aujourd'hui? Chuchotez vos secrets, je sais les garder.
Déposez à mes pieds vos peines, vos chagrins, pleurez vous pouvez. Tout est permis, tout est possible.

Vous les voyez tout en haut, partout? Des coccinelles, des hannetons, des mouches. Ils se chamaillent, se pincent, se mordent. ça me chatouille.

On a marché sur la lune! Vous êtes surpris ? Rien ne vous échappe. La ville a ses rumeurs que le vent capture et colporte.

Les oiseaux picorent en vol anecdoctes, faits divers, impressions, sensations.Nous savons tout.

Si je pouvais marcher sur la lune, fouler mon astre préféré. Traverser l'azur pour l'atteindre. Découvrir notre jardin vu d'en haut.

La lune accompagne nos nuits. Nous la saluons tous les soirs. Elle s'arrondit ? Nous veillons tard, partageons les nouvelles, devisons, espérons un autre monde. Elle décline, nos yeux se ferment plus tôt sur nos rêves. Observer, écouter, nous n'avons rien d'autre à faire.

Nous n'allons pas nous plaindre. Nous sommes des coqs en pâte ici. Elagués, arrosés, engraissés, inspectés, la moindre vermine éliminée.

La terre est bonne.La compagnie excellente, tous des plants de haut rang.

L'heure tourne.

Fermez les yeux : la mer s'étale sur le sable? C'est nous qui bruissons, frémissons, frissonons, murmurons, chuchotons dans la brise.Mésanges, sitrelles, rouges gorges, merlettes pépient? Chassez le chat s'il est par là, et chercher leur nid.

Les petits grandissent dans mes branches, chaque année ils s'envolent pour la première fois, de chez moi.

Je suis heureux, comprenez vous? Mon père disait :
- Nous vivons en harmonie, Terre, Ciel, ondes et bêtes, tous frères !
Il ne manque plus que vous. Sachez perdre du temps. Arrêtez vous, ouvrez vos yeux, écoutez nous.

Parlez, demandez, nous répondrons.
Vous les seuls à en douter. Construisons la paix. Protégeons, conservons la vie.

Apprendre à nous connaître, c'est mieux aimer les autres. Pensez à nous, venez nous voir autant que vous voudrez, tant que vous vivrez. Vous ne pourrez plus vous passer de nous. Je vous attends, demain, cette nuit. Je suis toujours là. Ou voulez vous que j'aille ??

1 commentaire:

  1. merci pour les jolies images et la poésie aujourd'hui !
    le discours du saule est "réjouissant" !
    mimi

    RépondreSupprimer

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Et un gros MERCI !!!!

Humeur du jour

 Un si long silence! Au début, j'étais préoccupée par de nombreux rendez-vous médicaux puis le non désir pointa son nez et je m'éloi...