En réponse à Lila qui m'écrit:
http://www.obiwi.fr/culture/plus-de-culture/82291-resultats-du-concours-je-vous-ecris-de-paris
je ne sais si vous avez coupé ou pas..."
Je sens que je vais rentrer sous terre! Et non, Lila, je n'ai ni coupé, ni tranché, ni jeté une partie de mon texte. J'ai tenté, hésité et devant mon manque d'envie, j'ai décidé de le conserver ainsi et de ne pas participer au concours. Pêché d'orgueil, penserez-vous sans doute... J'assume avec le sourire:-)
Le désir d'écrire m'a suffi...
"Bonjour, ma belle amie
Dans votre Paris, chère Florine, je suis immigrée au regard curieux, entomologiste nez collé à sa loupe ou ethnologue en mission. Cette ville est une ruche, l'habitat d'une peuplade curieuse et intrigante. Je crois bien m'être fait houspiller par tout ce qui se meut dans votre cité. Marcher le nez au vent dérange souvent le flot fébrile des habitants.
Je viens d'une ville plus au Sud, une ville lovée entre deux fleuves. On murmure même qu'un troisième fort différent y coulerait mais chuuut!
L'eau qui coule me fascine et m'attire. La Seine trouva naturellement sa place au coeur de mes courtes errances. Je suis venue moins d'une dizaine de fois dans cette cité. Je n'ai donc d'elle que des morceaux d'un immense puzzle, des flashs cinématographiques, des images fugaces, des odeurs, des sensations.Je ne pourrais y vivre: trop de monde, trop de bruit, trop d'agitation...Proposez-moi plutôt une ville vidée de ses habitants et j'accours!
Voilà, c'est ça! Paris, je le rêve vide et silencieux, tout juste troublé par les battements d'ailes des vols de pigeons affamés.
Ah, le Marais en marchant au milieu des rues! Montmartre la frileuse, enroulée autour des pierres claires du Sacré-Coeur, sans ses touristes et ses artistes, sans le brouhaha joyeux et entêtant des jeunes réunis sur les marches...
Admirer dans un silence total et sous un ciel changeant, la luminosité irréelle de la ville à mes pieds.
Chiner à mon pas le long des abris des bouquinistes, prendre le temps de feuilleter puis de m'asseoir pour lire en solitaire.
Voir et revoir à l'envi la pyramide du Louvre la nuit: un bijou d'or dressé dans l'écrin gris des façades du musée.
Savourer une gare de Lyon déserte, les couloirs vides du métro, la Place de la Bastille offerte à mes regards gourmands, une promenade de nuit en bateau-mouche sans les éternels étudiants en goguette montrant leurs fesses blanches du haut des ponts, longer une berge du Canal St-Martin, ouvrir des bras possessifs devant une Tour Eiffel n'offrant que son armature repeinte.
Je vous étonne, chère Florine, vous qui connaissez mon goût des autres et mon intérêt pour tout ce qui rit et bouge ? Je devine vos hésitations pendant cette lecture.
D'ailleurs, approchez-vous: j'ai un secret à vous confier! Paris - vide - serait vraiment sinistre alors vive le bruit, la foule et les gens pressés!
Ne changeons rien!
Martine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessous
2) En dessous de Choisir une identité, cocher Nom/URL
3) Saisir votre nom (ou pseudo) après l'intitulé Nom
4) Cliquer sur Publier commentaire
Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!