mardi 29 décembre 2009
Cadeau
Un soir sur la Loire et pendant des heures le mouvement perpétuel d'une bande d'étourneaux formant sans fin des figures liquides, triangulation de points noirs partis puis se retournant tout soudain comme une limaille attirée par un invisible aimant qui se déplacerait dans le ciel. Rien que cela peut-être mais dès lors le vol, l'idée du vol incarnée dans le vol tel qu'on le voit et tel qu'il s'en va et revient sous nos yeux - et précisément comme s'il y avait en lui, dans sa dépendance même et dans son pur effet de loi et d'effectuation de la loi une condensation de ce qui est non seulement libre mais véritablement libéré et agi dans le ciel, signature d'une pure ivresse du vivre, en un battement singulier et rêveur. L'ouvert! Voler en était, en serait le principe : si au commencement de la vie le choix nous était offert entre voler et penser, que choisirions-nous? Ce qu'il faut bien comprendre ici, c'est qu'il n'est aucunement question de lyrisme, le devenir-oiseau n'existe qu'en pensée : ce mouvement de la pensée que l'oiseau n'a pas il l'incarne, il est cette pensée et à cela aussi tient le prodige.
Jean-Christophe Bailly Le versant animal
1 commentaire:
Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessous
2) En dessous de Choisir une identité, cocher Nom/URL
3) Saisir votre nom (ou pseudo) après l'intitulé Nom
4) Cliquer sur Publier commentaire
Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Humeur du jour
Un si long silence! Au début, j'étais préoccupée par de nombreux rendez-vous médicaux puis le non désir pointa son nez et je m'éloi...
-
https://shakespeareillustration.org/wp-content/uploads/2020/04/Victorian-Illustrated-Shakespeare-Colouring-Book-copy.pdf " les amat...
-
http://www.delrocks.com/ https://www.facebook.com/delrocks http://www.rovzargallery.com/?rovzar-artists=deloss-webber https://www.pinter...
-
Un si long silence! Au début, j'étais préoccupée par de nombreux rendez-vous médicaux puis le non désir pointa son nez et je m'éloi...
Magnifique texte de ce JC Bailly. A Epinal, mon premier poste d'IEN, il y avait le soir, sur les quais de la Moselle où se trouvait l'Inspection Académique, des myriades d'étourneaux qui virevoltaient dans le ciel. J'était un des derniers au bureau. Ces oiseaux acompagnaient mes premières armes. Ce texte réactualise ce temps passé. Et la peine que j'éprouve pour la secréataire que j'avais à l'époque, aujourd'hui assaillie par mille misères.
RépondreSupprimerMerci d'avoir réveillé des sentiments enfouis par ce texte dont on peut dire que ça, c'est de l'écriture!