samedi 12 décembre 2009
Stephan Hoenerloh
http://www.hoenerloh.de/ausgang_en.php
"Stefan Hoenerloh, lui, peint à l’évidence des paysages imaginaires, mais avec une telle minutie, avec une telle précision, avec une telle passion que c’est dans l’enfer d’un rêve sombre qu’il nous entraîne. Il avait un tout autre métier lorsqu’il a commencé de peindre. Et c’est parce que ce thème s’est imposé à lui, ces ruines absolues, ces mondes sans hommes, ces enfermements sans espoir, ces images grises comme le temps mort d’après la fin de l’histoire, qu’il s’est mis à peindre. La minutie du travail, la lenteur de l’exécution, la précision du dessin puis des détails, tout ici concourt à faire de ses tableaux des images d’un genre particulier, des images qu’au fond on ne pourrait pas faire avec un appareil photographique ou autre. En effet, il manquerait une chose à une photographie de lieux qui pourraient ressembler à ceux-là. Précisément le fait qu’une peinture est une synthèse complexe de perceptions diverses et de sensations inexprimables d’un seul « clic », intransmissibles d’un seul regard. Ce n’est donc pas tant le « métier » ou la « technique » du peintre qui importe, que le temps de l’œuvre, celui de sa gestation, celui de sa réalisation. Ce temps incalculable, c’est précisément le sujet des œuvres de Stefan Hoenerloh. Ce qu’il réussit à rendre sensible, c’est la peau du temps, cette épaisseur apparemment immobile des pierres, cette dureté sans appel de bâtiments vides de toute présence humaine ou animale. Et chaque tableau fait passer en chacun de nous un scalpel si fin que nous ne le sentons pas immédiatement passer à travers la chair de nos rêves pour en dévoiler l’envers. Parfois, il retravaille le même tableau. Et de l’enfermement qui caractérise les bâtiments qu’il peint, on pourrait croire qu’il nous fait passer vers l’espoir en les ouvrant sur le ciel. Mais à bien y regarder, la démarche est inverse. En donnant une sorte de luminosité plus intense à certaines de ses toiles, en nous faisant lever la tête vers le dehors, il nous fait ressentir au contraire qu’il n’y a vraiment rien à attendre de ce dehors. Par contre cela fait naître en nous une sensation plus intense, celle du basculement de « tout » dans l’indifférence. Car la loi intime du temps, celle que la peinture peut encore et toujours nous révéler, c’est celle de l’indifférence du réel à nos attentes et à nos espoirs. Rien n’a lieu dans le monde que la lenteur incommensurable de la dégradation de tout ce que les hommes ont pu ériger comme du reste et cette dégradation, ils ne la verront pas, car, obsédés par cette évidence, ils construisent toujours de nouveau. Ils sont prêts à tout pour oublier cette loi. Les œuvres de Stefan Hoenerloh nous font éprouver avec violence ce que seule la peinture peut nous faire éprouver, que l’image peinte peut être le plus terrible des scalpels, celui découpe la peau des pierres, celui qui déchire l’espérance sans qu’aucune de sang ne coule."
Un immense merci à http://www.lacritique.org/article-promenade-en-juin
Que voilà une description, une interprétation intéressantes des peintures de Stephan Hoenerloh! moi, j'aurais certainement écrit simplement: "waouh!" :-)
1 commentaire:
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Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!
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Piranésien.
RépondreSupprimerEt ce n'est pas peu dire.