mardi 5 janvier 2010

La joie et la tristesse

"Une femme dit alors : Parle-nous de la Joie et de la Tristesse.
Il répondit :
Votre joie est votre tristesse sans masque.
Et le même puits d'où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.
Comment en serait-il autrement ?
Plus profonde est l'entaille découpée en vous par votre tristesse, plus grande est la joie que vous pouvez abriter.
La coupe qui contient votre vin n'est-elle pas celle que le potier flambait dans son four ?
Le luth qui console votre esprit n'est-il pas du même bois que celui creuse par les couteaux ?
Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur, et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n'est autre que ce qui causait votre tristesse.
Lorsque vous êtes triste, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu'en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.
Certains parmi vous disent : La joie est plus grande que la tristesse", et d'autres disent: "Non, c'est la tristesse qui est la plus grande.
Moi je vous dit qu'elles sont inséparables.
Elles viennent ensemble, et si l'une est assise avec vous, à votre table, rappelez-vous que l'autre est endormie sur votre lit.
En vérité, vous êtes suspendus, telle une balance, entre votre tristesse et votre joie.
Il vous faut être vides pour rester immobiles et en équilibre.
Lorsque le gardien du trésor vous soulève pour peser son or et son argent dans les plateaux, votre joie et votre tristesse s'élèvent ou retombent."

Source : Le prophète de Khalil Gibran

1 commentaire:

  1. Je suis fan de cette poésie orientale. Elle est plus ancrée que la nôtre dans le concret, dans la matière. Leurs "métaphores" (encore) sont issues du réel. Elles nous parlent d'une réalité transcendée. J'ai un livre de poèmes de Nazim Hikmet, un poète turc, qui m'a été offert par un copain aujourd'hui disparu. Très jeune, le cancer l'avait abattu. En mémoire, j'ai repris un poème de cet auteur et je l'ai mis en musique. Sans doute le ferai-je entendre un jour. Il s'agit d'un amant qui prend feu au contact de sa belle tant il l'aime. Quel beau sujet, non? Le poème s'appel-le "Comme Kérem". Hikmet reprend là une lègende turque très ancienne.

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Et un gros MERCI !!!!

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