Je t'apporte à pas lents l'aube acide et cendreuse
Et le froid des étoiles,
Les aigreurs du brouillard sur la campagne creuse,
Les tremblements des peupliers qui se dévoilent ;
Et toutes ces blancheurs, ces fraîcheurs, ces grisailles
M'ont rendu l'âme neuve;
En m'échappant, enfin, des nocturnes batailles,
Je me sens devenir le début d'un grand fleuve.
Je reviens te donner cette aube et ces eaux lisses…
Je laisserai peut-être
Ma chair se ratiédir à tes douceurs complices,
Mon coeur se rassurer, mon esprit se démettre,
Car je t'apporte aussi la crainte et les désastres
De qui sent que commence,
Sur la terre déserte et sous le ciel sans astres,
Le dur combat du monde et l'antique démence.
Jean Loisy
"...je me sens devenir le début d'un grand fleuve...", c'est -me semble t'il- ce que ressentent les étudiants avec lesquels je m'entretiens. Ils ont l'exaltation, les yeux clairs et candides, l'illusion et l'envie d'y croire...
Ah, retrouver cette jeunesse et cette naïveté...
Très beau poème bien que les rythmes longs ne soient pas mes préférés.
RépondreSupprimerTrès drôle,ta nostalgie de ta jeunesse, aussi.
Belle journée,
Roger Dautais
J'ai surtout la nostalgie d'une vitalité...:-))
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