Que sculptez-vous ? – L’espace.
"C’est le choix qu’a fait l’artiste polonaise Ludwika Ogorzelec (prononcer ‘loudvika ogojèlètse’), il y a maintenant trente ans: travailler l’espace, l’analyser, le recréer pour amener le spectateur à percevoir ce qui n’est pas visible. Sa créativité se matérialise dans des structures délicates et aérées, voire aériennes, toutes de lignes tressées, semblant parfois suspendues. Indépendamment du matériau utilisé, bois, verre, métal ou cellophane, elle a développé tout au long de son parcours artistique une poétique originale de l’espace. Loin de le considérer comme un vide ou un écran isolant, elle y voit avant tout un volume. Ces lignes, qui en délimitent des fragments, des cellules, des composants, peuvent aussi suggérer des champs de flux énergétiques comme dans le cycle Cristallisation d’espace.
Sa démarche, initiée à l’école nationale des Beaux-Arts de Wroclaw, s’enrichit au fil de rencontres importantes, dont les plus marquantes seront le metteur en scène J. Grotowski et le sculpteur César. Venue en France en 1985, à la fois pour se perfectionner et pour montrer son art à l’occident, elle y poursuit son premier cycle d’œuvres, commencé en 1981: Instruments d’équilibre. Il s’agit là de recherche d’équilibre, et non d’un état d’équilibre. Les objets, construits de lignes de bois, sont traversés d’espace. Dans cette trame de filaments, les multiples connexions sont autant de volumes d’énergie qui interagissent. On y trouve déjà présent son rapport si particulier à la nature, nature appréhendée aussi bien sous l’angle de la biologie, des formes en devenir, de l’interdépendance des phénomènes que des mécanismes de tous ordres.
Si Instruments d’équilibre était le tronc de l’arbre, le nouveau cycle qu’elle entame en 1990,Cristallisation d’espace en serait les branches. Alors que les Instruments d’équilibre sont des objets finis, conçus pour durer, les œuvres de Cristallisation d’espace, plus abstraites, ont une existence éphémère. Les lignes, omniprésentes, parfois focalisées sur un bloc de béton suspendu, sur une façade de bâtiment, ou bien encore happées par un arbre, s’élancent dans un espace entièrement recréé par l’artiste, fruit d’une longue analyse et conçu pour l’autre, qui viendra à la rencontre de l’œuvre. Calculs, mesures, plans ? L’artiste s’en défend. Si la science trouve des résonances dans son art, c’est au cours de l’élaboration, par le travail du matériau-même qu’elle sent, qu’elle sait où commencer, où s’arrêter.
Et à ceux qui verraient dans ses espaces une analogie avec la toile d’araignée, elle réplique avec véhémence qu’il s’agit d’un malentendu. L’araignée tisse sa toile pour emprisonner ses proies, Ludwika Ogorzelec construit ses espaces pour nous rendre plus libres".
Merci à David SANSAULT, octobre 2010 sur http://www.roidore.com/blog/?p=807
Devenir oiseau ou araignée dans ces créations de l'artiste...
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