samedi 15 octobre 2011

A méditer


Je croyais être animé de peu de haines, j'avais le sentiment erroné, que j'étais plutôt positif et capable de porter un oeil bienveillant sur mes semblables, et sur le vaste monde.
 
Et puis une journaliste m'a tout récemment interviewé et j'ai découvert que beaucoup de haines et de détestations multiples m'habitaient.
Cela m'a étonné, amusé, et tout de même un peu inquieté.
Comme j'y réfléchissais, j'ai compris que mes pensées, mon coeur, et même d'autres parties de ma personne, abritent deux grandes sortes de haines.
 
Tout d'abord les grandes haines lyriques, idéalistes, qui habitent mon histoire depuis toujours, me semble-t-il :
  • la haine des violeurs et de tous ceux qui maltraitent l'enfance
  • la haine des bourreaux, des sadiques
  • la haine des pervers qui tirent du plaisir de la souffrance d'autrui
  • la haine des enseignants incompétents, obtus, imbus de leurs connaissances au point qu'ils sont sourds à tout ce qui pourrait être écoute, accueil, disponibilité ou reconnaissance d'un savoir ou d'une valeur différents des leurs,
  • la haine aussi des enseignants sadiques (haine qui vient de loin de mon enfance !!).
Et puis il existe toute les petites haines tenaces qui à la fois dynamisent mon existence mais sont énergétivores au sens où elles consomment une énergie considérable en me plongeant dans un état d'indignation quasi permanent. Ainsi :
  • je hais les toilettes sales
  • je déteste les crottes de chiens sur les trottoirs des villes ou dans les sentiers fleuris.
  • je hais les papiers gras laissés par les touristes aux abords des chemins que j'aime, en Lubéron et ailleurs.
  • je trouve les œillets sinistres et bêtes
  • je hais la mauvaise foi et surtout ceux qui ne tiennent pas leurs engagements
  • je hais ceux qui abiment les livres que je leur prête
  • je hais les mauvais couchers de soleil
  • je hais les metteurs en scène qui sévissent au Festival d'Avignon depuis quelques années. Ils se masturbent en public en s'appuyant sur un égo dithyrambique cautionnant des mises en scènes abominablement ennuyeuses tout cela au détriment de notre volonté
  • je hais les compagnies d'aviation qui nous transforment en bétail parqué, compté, estampillé dans d'immenses bétaillères que l'on appelle vol long courrier !
  • ah ! je hais les camionneurs qui font la grève en barrant les routes, qui me prennent en otage et limitent ma liberté de circuler... au moment où j'en ai le plus besoin !
  • je hais le chien du voisin qui aboie sans arrêt, mais je devrais peut être haïr plutôt le voisin !
J'en arrive parfois à haïr mon impuissance à changer le monde, à ne pouvoir faire passer ce qui me tient le plus à cœur : qu'on enseigne un jour la communication non violente à l'école...
Je sais aussi que je me hais beaucoup, quand je hais trop... les autres !
 
Ma grand-mère disait toujours que "la haine n'est que de l'amour blessé ou trahi". Je ne savais pas que tant d'amours blessés ou trahis m'habitaient encore !
 
Jacques Salomé

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