mardi 18 octobre 2011

Passion boutons

LES BOITES A BOUTONS

Les boîtes à boutons de nos grands-mères sont les coffres-fer des trésors de pacotille. Elles regorgent de rondelles d’écaille, de flottes de bois et autres matières pratiques, brillantes et polies, mais aussi de pointes, de crochets, d’épingles et d'agrafes, de bijoux cassés trop bon marché pour être encore portés et trop chers pour être déjà jetés.
Ce sont parfois des mouroirs pour les objets qui ne servent plus et qu’on n’a pas le courage de quitter ; on les dépose entre l’éternité de l’oubli et l’excuse du peut-être. C’est le purgatoire des bibelots condamnés à l’oisiveté. On y décèle parfois les espoirs d’une maîtresse et les économies d’une maison gardés au secret.
Qui n’a pas un jour rêvé devant ses roses de nacres échouées sur la page des souvenirs, avec ses fleurs de bois séchées entre deux siècles et ses récoltes du hasard glanées dans les jours de disette ?
Un matin de mon enfance, dans une vieille boîte à biscuits, j’ai découvert des boutons militaires que ma grand-mère, femme économe à force de guerres, avait recouvert de tissu. Par ses mains des soldats dépareillés retrouvaient une unité.
Je n’eus qu’à couper les fils pour que les armées en décousent à nouveau. Les grenades étincelaient et les canons rutilants s’épanchaient de relents de cuivre et de flonflons d’histoire.
De fils de bonne famille, je devenais enfant de troupe alignant les bataillons et les régiments. Des médailles utilitaires fermant les vareuses à la mitraille du vent, jusqu’aux boucliers de pudeur sur les pantalons de toile, tous ces grains de souvenirs racontaient comment ils furent arrachés par l’ennemi, perdus dans la fuite, égarés au combat ou comment ils roulèrent sous le lit d’autres corps à corps...
Que d’histoires en lambeaux dans la charpie du passé, que de déchirures en remontant le fil du temps... Et pourtant, il suffit qu’on les ressème sur la trame d’une chemise ou sur les côtes d’une veste pour qu’ils renaissent, se frottent à d’autres réalités et que l’histoire continue... en pointillé.
Paul de Glécy













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Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!

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