Et passer de l'été de sa vie à l'automne...doucement, sans en avoir conscience.
Réaliser brusquement qu'une période se termine, qu'une autre commence plus douce, plus voilée et plus sereine.
Réapprendre à vivre autrement avec un sentiment d'urgence et avec gourmandise. Ne rien manquer, ne rien laisser de côté.
"Ce matin tout à coup, en me levant, j'ai senti au plein cœur de l'été, comme au cœur d'un fruit, la piqûre du ver dont il mourra, la présence miraculeuse de l'automne. C'était sur cette journée, douce, chaude encore, à la merveilleuse lumière voilée (mais je ne sais quoi d'un peu atténué, d'un peu lointain : cet affinement vaporeux d'un beau visage aux approches de la consomption) un grand flux d'air frais, régulier, salubre, emportant – l'espace soudain sensible, clair et liquide, comme une chose qu'on peut boire, qu'on peut absorber – une de ces sensations purement spatiales, logées au creux de la poitrine, les plus enivrantes, les plus pleines de toutes, où la beauté se fait pure inspiration, qu'on mesure à un certain gonflement surnaturel de la poitrine, comme une Victoire antique."
Julien Gracq. Un beau ténébreux
Photo de ma cousine Lucia
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