Humeur de ma nuit

...les yeux gonflés de sommeil, je tente de faire bonne figure.  Fauchée par le sommeil très tôt dans la soirée, j'ai rejoint mon lit, le front haut et bien décidée à passer une belle nuit. Je me trompais! Le téléphone portable m'a délivré quelques textos de ma fille aînée concernant son départ sur la Côte d'azur.
Bref, ma plongée au pays de Morphée en a été repoussée et j'ai passé une nuit entre cauchemars et envie de faire pipi. Je sais qu'il est trivial d'évoquer cela mais c'est une réalité peu plaisante qui se dévoile en vieillissant. Je me tourne, retourne dans mon lit, le dévastant au passage, pour tenter d'ignorer les signaux mais je capitule toujours et en pestant. Et, une fois levée, mon cerveau est au garde-à-vous, me claironnant "alors? qu'est-ce qu'on fait maintenant?"
" Je sais pas pour toi mais moi, je retournerais bien entre les draps, histoire de ne pas perdre trop de neurones et d'assumer le reste de la journée"
A cet instant précis, mon cerveau boude.
Ce matin, il faudra prendre une bonne heure pour terminer mes confitures. Je jubile à l'idée de pouvoir en donner quelques pots aux enfants. J'aime l'idée de faire moi-même. Je me remémore les années où la famille au complet vivait dans une maison avec un grand jardin. Je préparais mes confitures, mes apéritifs et digestifs, mes conserves et je surgelais les légumes fraîchement cueillis, je faisais des gâteaux, des pizzas, des quiches, bref j'assumais gaiement et sans rechigner, une partie de ce qui était consommé.
Où est passée cette époque? En prenant de l'âge, tout demande plus de temps et je rechigne à me casser la tête. J'ai beaucoup fait, beaucoup donné et je mérite largement le repos. J'ai pourtant des bouffées, des poussées d'envies de recommencer comme avant et j'y cède de temps à autre.
Il faudra ensuite cuisiner un gâteau pour la venue de Karine en début d'après-midi: papotages, café et gâteaux, rédaction d'un CV et éventuellement, mise au point d'un calendrier d'ateliers créatifs avec elle.