Humeur de la nuit

...je suis dans le potage, dans la semoule, dans la choucroute, au choix ou les trois à la fois mais je suis d'humeur plutôt badine. Je souris devant mon clavier car l'écart entre mes envies et mon aspect au lever est immense: échevelée, chemise de nuit tee-shirt, pieds-nus et des yeux mi-clos en forme de fentes de parcmètres.
.J'ai sommeil et mon cerveau hésite entre épuisement et désir de foncer dans cette nouvelle journée. Un grand écart entre physique et mental. Nuit courte et accompagnée de rêves délirants qui me laissent pantoise et en plein questionnement.
Hier fut éprouvant de maintes manières.
J'étais un peu en avance à mon énième rendez-vous avec ma jolie dentiste étrangère. Son bel accent roulant indique Espagne, Portugal ou Amérique du sud. Elle a tout mon respect car travailler dans un domaine aussi pointu que le dentaire et dans une langue qui n'est pas la sienne, exige d'infinis efforts, une volonté et des capacités hors normes.
Au moment où j'allais m'écrouler, m'asseoir délicatement dans un des fauteuils, j'entendis prononcer mon nom. Un regard vers le couloir menant aux salles et je la découvris, adossée au mur.
-"Mon patient de 8h15 n'est pas venu. Voulez-vous prendre sa place?"
Comment refuser? 
Comme le dit la langue populaire "si j'avais su, j'aurais pas venu"
Un cauchemar que cette interminable séance, bouche largement ouverte. Anesthésie, décollage des gencives, curage puis points de suture. Elle me fit avaler un cachet d'anti-douleurs avant de quitter la salle de soins avec un énième devis de 280 euros puis, la moitié du visage insensibilisée, je repris le chemin menant chez moi. Je tentai de remettre du rouge à lèvres mais allez couvrir une partie insensible et ne réagissant plus aux sensations!!!
Ce fut même drôle, désopilant.
Devant rester tranquille, sans manger ni boire et une poche de glace sur la bouche, je choisis l'inertie du canapé et je m'y incrustai devant des séries policières.
A 13h30, ma tentative de sieste avorta, vaincue par la perceuse XXL de mon propriétaire, attaquant un mur au rez-de-chaussée.
Les injures, commentaires me restèrent au fond de la gorge et je dus supporter ce vacarme pendant tout l'après-midi.
Je repris enfin la route pour aller chercher Léna à l'école. Je la découvris, en nage et les joues colorées après une séance de course à pied sous le soleil et elle me demanda de quelle couleur étaient ses joues "rose pâle ou fuschia?" 😇
La soirée fut calme. Elle apprécie d'être là et est pleine d'attentions pour moi. Elle redoute que je sois malade et que je ne meure. Elle est à un âge où chaque enfant réalise que ses proches ne seront peut-être pas toujours là et sa sensibilité souffre.
Le coucher fut plus délicat car elle voulait plus de lumière. De mon côté, épuisée par cette journée merdique  ordinaire, je n'aspirais qu'à une chose: me jeter en travers de mon lit et fermer les yeux. 
La maison s'apaisa enfin, après qu'elle ait tenté une énième diversion en lisant un livre puis chacune s'endormit de son côté.
Aujourd'hui sera calme. Mes examens médicaux débuteront demain. Haut les coeurs, Martine! Mieux vaut savoir pour lutter!
ps: Je viens de découvrir que ce blog est classé 106 ème dans la liste des blogs francophones!!! Plutôt pas mal, non? 👍