Humeur de la nuit

...tranquille! Je vis sans horaires et je dois composer avec ce paramètre: plutôt montre molle de Dali que coucou suisse! Je me répète chaque nuit que -peut-être, peut-être- je devrais recourir à une aide: phytothérapie? homéopathie? incantations sur ma terrasse?
Hier fut gris de gris et frisquet. La pluie rythma ma journée, entre ondées légères et torrents d'eau. J'ai l'oeil rivé sur le ciel et -sans impatience- j'attends la neige. Je la redoute en ville. La boue noirâtre et glissante qui la remplace rapidement, me fait frémir de terreur. J'ai toujours en mémoire, le souvenir d'une glissade incontrôlable. Ou plutôt si: j'ai contrôlé. Je n'ai curieusement pas paniqué sur le moment et n'ai pas agi avec précipitation et violence. Tout se passa en douceur et j'ai évité les véhicules garés. Ce n'est qu'ensuite que j'ai réalisé ce que je venais de faire et que mon coeur s'est affolé.
Hier fut actif: le plein d'essence, les courses sous la pluie. Le trajet entre voiture et porte du magasin me transforma en rate sortie d'un égout et j'entrai à tâtons, les lunettes recouvertes d'eau.
Un monde fou difficile à éviter et des poussées de colère contre ces "vieux" délaissant leur chariot au milieu des allées. Avez-vous remarqué le phénomène et combien c'est agaçant?
Entre ces chariots abandonnés momentanément et les employés bloquant les allées pour remplir les rayons, c'est une course folle semée d'obstacles.
Je me rendis ensuite dans le magasin Conforama proche. Là aussi, je m'énervai toute seule sous la pluie et la suite ne me calma pas. Je contournai les caisses afin de me rendre au centre financier du magasin. Je pris mon ticket et attendis sur une chaise en acier très inconfortable. Je fus rapidement rejointe par 2 familles et nous attendîmes de moins en moins patiemment que quelqu'un daigne nous faire signe. Il était midi et je supposai que les employés avaient pris leur pause. La cheffe sortit de son bureau, parcourut la scène des yeux et appela le personnel. Et j'eus ensuite l'honneur d'être reçue par elle. Ce fut ubuesque.
J'avouai avec honte que j'avais perdu le code me permettant d'accéder à mes comptes. Et là, la surprise: elle ne pouvait pas me le redonner ou m'en faire choisir un autre. J'avais 2 options: soit téléphoner à un numéro qu'elle me fournit soit acheter quelque chose dans le magasin et repasser ensuite vers elle qui me donnerait mon renseignement.
Elle ne pouvait pas immédiatement me donner ce pourquoi j'étais venue? Etait-il utile de faire ce chantage?
Je suis restée impassible et je suis assez fière de moi parce qu'intérieurement, je m'imaginai lui sauter dessus et la saisir par ses cheveux décolorés. 
Le magasin était bondé et j'eus du mal à "coincer" un vendeur. J'en repérai un que je suivis obstinément pendant quelques minutes mais il se planqua derrière un comptoir pour discuter avec une secrétaire. Je tournai les talons et cherchai des yeux le tee shirt rouge des vendeurs. Mon radar balaya l'espace et se focalisa sur un employé qui venait d'arriver. Je fonçai vers lui en ne le quittant pas des yeux et l'abordai. Il ne sembla pas ravi et me le fit d'ailleurs payer en étant désagréable, distant et peu intéressé. Le canapé repéré sur le site internet de l'enseigne n'était pas visible en magasin. Il me proposa de le commander mais je refusai.
Je suis désolée mais je n'achèterai pas un canapé sur la base de 3 photos découvertes sur un écran!
Je repartis après avoir écumé les différents rayons et repartis les mains vides. 
Retour sous la pluie...encore!
Et je ne retournai pas dans le magasin pour la soirée "invitation privée".