Humeur du matin

La lumière blanchâtre du jour qui se lève, pointe à travers les interstices des vieux volets métalliques et ne me donne pas envie de les ouvrir. Rester cloîtrée au chaud, sans cette humidité froide et pessimiste.
Hier fut reclus volontaire. J'ai bricolé, me suis agitée avec entrain et je constate que cela avance enfin. Les petites corvées quotidiennes s'enchaînent sans donner l'impression de progresser. Vous les assumez et vous vous retournez le soir sur votre journée en soupirant devant l'impression de faire du sur-place.
Aucune visite à part le plombier qui débarqua à la nuit tombée. Il pleuvait, le vent faisait voler les feuilles jaunes des arbres de la place et les énormes projecteurs du stade voisin ajoutaient une touche fantasmagorique à la scène.
Pas sympathique du tout, le plombier, mais son jeune assistant timide sentait divinement bon. Il laissait derrière lui un sillage parfumé drôlement agréable.
Mais non, ne vous faites pas de film! Il était à peine majeur et ne m'intéressait pas du tout mais j'aime les parfums: certains déclenchent de l'émotion en moi. J'aurais dû être "nez". En y réfléchissant, non. Etre "nez" doit signifier être submergé d'odeurs, d'effluves et ne jamais être satisfait. Les "nez" doivent toujours avoir le cerveau en ébullition tant ils doivent ajuster mentalement ce qu'ils respirent.
Aujourd'hui sera clos. Je dois préparer la chambre pour Léna. Elle a commencé à décorer le petit sapin et la maison. Je la laisse faire car cela stimule sa créativité.
La famille commence à frémir, à s'agiter en prévision des divers repas prévus pour la fin d'année. Je lance les invitations et viendra qui voudra. Nous ne sommes pas croyants et ces fêtes de fin d'année sont plutôt dédiées au "vivre ensemble". L'important est d'être en famille, autour d'une table, fut-ce avec une grosse miche de pain, du saucisson et une bouteille. C'est ce socle que nous voulons préserver et transmettre aux petits. Le "grand" repas aura lieu le 29 avec la bonne surprise de voir arriver ma soeur, son mari et leur fils aîné. Je lance des invitations aux ami(e)s qui seront seuls car je refuse d'envisager de les laisser isolé(e)s. Ils acceptent ou refusent mais le geste est fait. Ajouter 1 ou 2 assiettes ne pose aucun problème et ne dérange personne car nous fonctionnons ainsi depuis toujours.
Un vieux reste de notre éducation judéo-chrétienne et l'habitude de déposer une assiette supplémentaire sur la table pour la "part du pauvre". Pas sympathique comme expression mais nous la remplaçons par "la part d'un invité imprévu".
Image: http://www.lafermetureparisienne.fr/persiennes-jalousies.html