..ensommeillée mais pleine de bonnes vibrations. ...juste...bien! Je suis au coeur du tourbillon de la vie, un peu bousculée dans mes habitudes de "vieille dame qui ne se sent pas vieille mais qui l'est tout de même un peu".
Cette fichue chute m'impose un repos forcé et j'accepte la punition. Mon cerveau explose d'idées, d'envies mises au rebut par ces obligations inattendues mais je laisse passer le tourbillon. Pourquoi lutter?
Hier fut immobile et mortifère, plombé par un ciel changeant et le moral en berne. Rien envie de faire! L'énergie d'une laitue! Espérons qu'aujourd'hui sera plus tonique et plein d'entrain.
Hors du temps en ce milieu de nuit, avec l'impression d'être dans une bulle. L'obscurité à l'extérieur et la lumière tiède chez moi. Je viens d'avaler mon premier bol de Ricoré en me délectant de la série "les enquêtes de Véra". Un policier anglais comme je les aime avec un personnage central détonnant et intelligent.
Je viens de parcourir les sites familiers et ce déferlement de violence me fait frissonner. Comment s'en préserver? Chaque sortie peut se révéler être un piège et je dois prévoir et anticiper. J'ai allègrement et avec enthousiasme participé aux soubresauts de Mai 68. Je m'agite intérieurement, je pétitionne sans réel espoir d'être utile mais je le fais. J'ai toujours bougé syndicalement et ne puis me résoudre à laisser faire. Regarder mes enfants se démener comme des diables pour améliorer leurs petits salaires me redonne la force de lutter pour eux. Les regarder se priver quotidiennement alors que d'autres se goinfrent sans émotion et dans l'indécence me met hors de moi. Un tel gouffre entre nos mondes me choque et je dois agir à mon petit niveau: être le minuscule colibri transportant sa goutte d'eau pour éteindre le feu.
«Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s'active, allant chercher quelques gouttes d'eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d'un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit: « Colibri! Tu n'es pas fou? Tu crois que c'est avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part» .
Image: http://www.manu-autourdumonde.com/2018/02/le-conte-du-colibri.html
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