Humeur de ma nuit

...Presque minuit! la Cendrillon du pauvre débarque! Hue dia, mes chevaux!
Je n'arrive pas à dormir donc j'erre de pièce en pièce. Cette situation est vraiment plus qu'agaçante.
Hier fut remuant. partir sous la pluie, abritée par un parapluie publicitaire d'un bel orange pétant, parcourir les 100 mètres me séparant du cabinet partagé entre infirmières et ostéopathe, patienter en lisant Gala puis entrer à l'heure précise dans le Saint du Saint.
Une jeune ostéopathe, un peu plus de 30 ans, jolie comme un coeur, empathique et souriante. Une fois les présentations effectuées, vint le moment de me mettre en tenue: slip et soutien-gorge puis un moment de grande solitude qui n'arrive qu'à moi!
Je prends le temps d'expliquer: ma salle de bains n'a pas de volets. Un vieux rideau opaque me protège du voisinage immédiat et je prends ma douche dans l'obscurité. Seule la cuisine voisine est éclairée et je laisse la porte entrebâillée. Autant dire que je n'y vois pas grand chose mais suffisamment pour prendre une douche ou me laver les cheveux.
Hier était particulier puisque je devais aussi m'épiler. J'avais préparé le rasoir et je débroussaillai vigoureusement dans la pénombre.
Une fois sortie de là, je découvris de multiples coupures qui saignaient allègrement. Toujours sans allumer, j'ouvris la boite de pharmacie et sortis le chapelet de petits pansements adhésifs. Je les ouvris un à un, assez rapidement, puis les collai sur les coupures, mais une fois déshabillée dans le cabinet médical, je réalisai que ces pansements étaient ceux que j'avais achetés pour mes petits-enfants: de toutes les couleurs! Mes jambes étaient donc constellées de petits pansements fluos difficiles à cacher. Je n'ose imaginer ce qu'a dû penser la jeune femme.
Les soins furent parfaits. Mon squelette était donc bien en vrac, du bassin au crâne, après ma chute dans une allée d'Auchan. Elle prit le temps de tout réaligner, redresser, équilibrer puis me libéra en me confiant que "j'allais déguster" pendant quelques jours! Et bien oui, c'est vrai, cela a commencé! J'en témoigne! 😖
Une fois sortie, je pris la route vers Sérézin du Rhône pour me rendre dans un grand laboratoire dentaire. Je me trompai évidemment d'itinéraire et me retrouvai comme à chaque fois, à Pierre-bénite. Sortir le plus rapidement possible de la voie rapide, me retrouver dans un cul-de-sac? Ca, c'est fait!
La pluie tombait drue, les automobilistes roulaient rapidement et je rentrai la tête dans les épaules. Waze m'annonça la sortie Solaize et la fin du trajet fut plus aisée. J'entrai enfin dans l'impasse indiquée et découvris un superbe bâtiment moderne. En définir l'entrée fut le challenge suivant. Beaucoup de portes mais laquelle était la bonne? Le facteur me sauva des eaux en me priant de le suivre. Un hall moderne, très joliment décoré mais pas âme qui vive. Je suivis les voix provenant d'un bureau et me présentai. Une jolie secrétaire souriante m'interrogea et me demanda pourquoi je venais les voir. Et bien justement, je l'ignorais! Ma dentiste m'avait demandé de passer mais avait parlé directement à une interlocutrice. La secrétaire me pria de m'installer et grimpa le spectaculaire escalier en verre afin de prévenir la personne devant me recevoir. L'étage ouvert sur le hall bruissait de conversations et je dus patienter plus de 40 minutes. Lassée d'attendre, je repartis vers la secrétaire qui leva les yeux, effarée.
-" Mais Marion n'est pas encore venue vous chercher? Je suis navrée, je vais la prévenir". Et elle remonta l'escalier en verre.
Ce ne fut pas Marion qui me héla par dessus la rembarde mais un charmant jeune homme barbu. Il me pria de monter le rejoindre et me guida jusqu'à son coin de travail. Mon passage fut suivi par la dizaine de jeunes présents, en blouse blanche à leur poste de travail respectif. Je dus rester 22 secondes et demi, la bouche ouverte, afin de déterminer la teinte de ma future dent! Tout ça pour ça!
Il m'indiqua en souriant que sa part de travail était terminée et que je pouvais repartir.
Ce qui fut fait!
Je me trompai encore de sortie d'autoroute mais je connais un peu la ville de Vénissieux pour y avoir longuement erré lorsque j'effectuai des surveillances pour le Rectorat. Je retrouvai le chemin sans trop de difficultés et ouvris ma porte d'entrée à 12h50 précises. Ouf!
J'avais la consigne de me reposer, ce qui fut fait! J'obéis toujours à cet ordre là!