Humeur de la nuit

...quiète! Je savoure un silence parfait, à peine troublé par le léger cliquetis des touches du clavier.
Mes invités dorment, je viens de préparer ce dont ils auront besoin pour le petit déjeuner puis je suis revenue sans bruit dans ma chambre. Ma soeur étant aussi un oiseau de nuit involontaire, je sais que j'entendrai bientôt craquer le plancher sous ses pas. J'irai la saluer puis la laisserai profiter de ce moment en solo si agréable.
Nous sommes identiques dans certains de nos comportements: le petit déjeuner solitaire en est un exemple. Nous aimons, l'une et l'autre, ne pas être perturbées par du mouvement et des bruits incongrus de mastication.
Le monde peut ensuite imploser: nous sommes prêtes!
 J'avais effectué quelques courses le matin. J'apprécie l'ouverture des magasins le Dimanche. Un matin venté et froid: à peine quelques malheureux degrés au-dessus de zéro me firent frissonner. Une dizaine de voitures déjà garées sur le parking de Carrefour et la surprise de découvrir que cette clientèle avoisinait le 5 ème âge. Un rendez-vous de vieux voire très vieux! Dur pour l'amour-propre et l'ego: je suis vieille! 😉
La journée s'étira entre cuisine et ménage. Le voisin faisait des travaux et mes heures furent rythmées par des bruits sourds. La braderie de l'autre côté du mur du jardin fut infiniment moins bruyante que ce que j'avais escompté.
Hier fut joli, drôle, rieur, bruyant. 8 à table dans ma petite salle à manger! Nous étions serrés mais comment l'éviter?
Un long apéritif gressins/dip aux sardines maison assorti d'une bouteille de Malvoisie de derrière les fagots puis le repas débuta: salade d'endives avec dés de gruyère, pizzas, salade de fruits frais.
Mes filles commençant le travail tôt ce matin, elles nous quittèrent vers 20h30 puis ce fut le tour de mon fils et de ses lutins. En pyjama et enroulés dans des plaids chauds, nous les portâmes à la voiture et ils partirent après m'avoir saluée d'un sonore "bonne nuit, mamie", suivi d'éclats de rire complices.
Le calme retomba immédiatement. Ma soeur et son mari, épuisés par un réveil très matinal et un trajet pénible depuis la Touraine, sautèrent à leur tour dans leurs vêtements de nuit et se couchèrent.
Je fus incapable d'aller me coucher en même temps qu'eux: j'avais besoin de laisser retomber la pression de cette longue journée.