Humeur matinale

...sereine. J'eus la surprise et le plaisir de découvrir le ciel du matin, un ciel bleu pâle de l'aube dans lequel trônait une énorme lune jaune. La nuit et le jour se télescopaient joliment. L'air balance entre fraîcheur et douceur. J'hésite, malgré mon envie, à ouvrir les fenêtres car je donnerai ainsi le signal et l'autorisation d'entrer à toutes les bestioles honnies: araignées, mouches, punaises vertes. Brrrr!
Hier fut magnifiquement ensoleillé et agréablement amical. Un long passage à la clinique MGEN pour y retrouver ma doctoresse superbement enceinte puis le service dentaire où j'eus l'habitude de presque résider ces deux dernières années. Le devis que devait préparer ma dentiste ne fut pas retrouvé et elle doit me rappeler dans la journée. J'étais un peu agacée.
Cette clinique est devenue une Cour des Miracles où la misère s'étale au milieu d'enseignants retraités, vacillant sur leurs jambes. Un monde à part, un brin terrifiant!
A midi, un repas partagé au restaurant chinois avec mon amie Coline. Une occasion de partager des confidences et toute une palette d'aliments non recommandés. La friture était reine mais se le permettre une fois de temps en temps est excellent pour le moral.
Un fou-rire intérieur partagé quand même par textos avec mes proches. Un homme grand et drôlement accoutré -visiblement d'Europe de l'est vu son accent- fut installé à la table voisine de la mienne. Il alla se servir au buffet et revint avec une énorme assiette de spaghettis et un gros bol de lamelles de gingembre. Je le regardais médusée en imaginant sa tête au moment d'avaler ce feu qu'est le gingembre. J'imaginai qu'il avait confondu avec du saumon et je guettai ses réactions mais c'est moi qui fus surprise. Non seulement, il avala en aspirant bruyamment des monceaux de spaghettis mais il piocha allègrement et sans sourciller dans son bol. Epouvantée par le bruit qu'il faisait en mangeant, je fus soulagée de changer de table pour rejoindre Coline au fond du restaurant. Je ne supporte pas les gens qui mangent bruyamment. Cela me révulse et anéantit tout plaisir de manger.
Coline dut repartir pour une urgence amicale et je choisis de rentrer chez moi. Mon propriétaire avait justement choisi de tondre la pelouse à cet instant précis et je dus vivre en vase clos le temps que tout soit terminé. J'en arrive à honnir tous ces bruits urbains: les tondeuses, les travaux dans les jardins, les tronçonneuses et autres outils qu'on ressort aux beaux jours. C'est une succession de bruits et le silence ne règne jamais.
Ma journée s'organisera autour de l'arrivée de Léna: quelques courses, du tri de vêtements, du ménage puis je la retrouverai en fin d'après-midi. J'attends impatiemment les vacances car ces trajets dans Lyon commencent à peser. J'ai envie de calme et d'immobilité.
On peut rêver, non?
Image: https://restaurant-macao.fr/photos/