Humeur de ma nuit

...sereine. étrangement calme et heureuse. Une nuit encore, un court repos et une activité nocturne frénétique, normale, usuelle: la routine quoi!

Quelques heures de sommeil et une vessie qui se rappelle à mon bon souvenir. J'ai beau me tourner et me retourner dans mon lit en espérant repousser l'échéance, il arrive un moment où je ne peux plus reculer. Et me voilà, les yeux grands ouverts, le cerveau bien huilé et prêt à fonctionner. Pleins feux sur la vedette!

La fraîcheur automnale s'est maintenant installée et il faut chauffer la maison. Les vieux radiateurs poussifs s'escriment, perdent le souffle et émettent des pétarades qui me font sursauter. Des salves de canon inattendues à n'importe quel moment. Je sais que je devrais purger ces antiquités!
Pelotonnée dans ma vieille robe de chambre, je peux tenir le choc contre cette humidité récurrente. Ma robe de chambre est inmontrable mais je m'y sens bien. Un peu comme un cocon douillet et réconfortant. Elle m'accompagne depuis plusieurs années et seul le fait qu'elle partira en lambeaux me poussera à m'en séparer. Pour l'instant, à part un bouton qui se fit la malle un beau jour, elle est encore fonctionnelle donc elle "fonctionne"! 
Ma journée d'hier fut amorphe mais volontairement. Quand j'écris que je n'ai rien fait c'est que je n'ai réellement rien fait! 
Ce fut MA journée de récupération physique et mentale. J'ai savouré ces heures avec délectation. Je devins araignée dans ma toile. J'ai envoyé des messages, écrit, téléphoné, bref j'ai tissé ma toile et je continuerai aujourd'hui.
Aujourd'hui sera ce que je déciderai d'en faire. J'ai envie de sortir mais j'ai aussi envie de profiter de ma solitude, bien au calme. De quel côté penchera la balance?
 J'ai depuis longtemps décidé d'adopter une vitesse de croisière après avoir mené une vie très trépidante. Comment faisais-je d'ailleurs pour mener plusieurs vies de front? Lorsque je me retourne sur ma vie d'avant, sur mes vies d'avant, je revois cette jeune femme dynamique et pleine d'assurance, désireuse de vivre pleinement et avec appétit. Je l'aime bien, cette femme là et je la regrette un peu, parfois.

Je m'octroie maintenant et en toute conscience, le droit d'en faire moins voire de ne plus faire du tout.
Une petite voix dans ma tête se rebelle parfois mais je lui claque la porte au nez sans hésitation. Les conventions sont faites pour être transgressées et je transgresse, je transgresse avec volupté et entrain.

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Photo: le jour de mes 50 ans