Humeur de ma nuit

...curieusement bien! rien n'a pourtant changé mais ces derniers jours immobiles me firent beaucoup de bien. Faire ce que je veux et à l'heure qui me convient est devenu un luxe dont je me repais. Je sais que tout ceci n'est que provisoire et j'en profite.
Hier fut l'oeil du cyclone, un jour "mammiférisé": je suis devenue marmotte ou ourse en hibernation. Traînasser en chemise de nuit une partie de la journée sans aucune contrainte est un luxe que je me suis octroyé et que j'ai apprécié. Je me suis sentie comme dans un cocon. Le calme absolu, le (presque) silence car les joyeux crétins s'ennuyant chez eux, vinrent se divertir sur le stade en hurlant et en sifflant. A un moment, s'imposa même l'image de moi leur faisant avaler de force leurs sifflets métalliques. Pas sympa, Martine, pas sympa... mais si jouissif.
Mes pensées déviantes n'y changèrent rien et il fallut supporter le bruit. 
J'ai vaqué à quelques occupations, ai mangé sans grande conviction les restes épars des repas de fête et ai dormi. La vie inversée mais j'assume. J'en ai besoin.
Peu de personnes se soucièrent de moi et je me dis parfois, qu'un jour, on me retrouvera momifiée sans que quiconque n'y prête attention. 😉
J'ai envisagé de sortir aujourd'hui. La météo plombante pose un couvercle sur mon moral et me retrouver au milieu d'une foule me fera sans doute du bien.
J'ai envie d' écumer les boutiques de décoration mais seront-elles ouvertes aujourd'hui?  Il serait temps de véritablement m'installer, enfin d'essayer. Après 4 ans! Dans mes 2 derniers appartements, je n'ai rien mis au mur, rien posé comme bibelots. Je me suis toujours sentie de passage et j'ai refusé de m'impliquer et de m'approprier l'espace.
 L'envie d'aller ailleurs existe toujours en filigrane. J'ignore pourquoi je suis incapable de m'installer réellement dans un lieu: je sens à chaque fois que je ne suis pas à ma place. Qu'y faire?  Quelle en est l'origine?
Changer de nid ne constitue pas un réel problème. On transporte sa carapace n'importe où mais laisser les gens, les personnes ayant eu une importance, les voisins avec lesquels on a tissé des liens, là est la difficulté. On se promet de ne pas se perdre de vue mais la vie distend irrémédiablement, et sans qu'on le désire, les relations qui furent importantes à un moment. C'est ce qui me peine le plus. 
Image: https://www.istockphoto.com/fr/photos/skeleton-on-a-couch?excludenudity=false&sort=mostpopular&mediatype=photography&phrase=skeleton%20on%20a%20couch