vendredi 20 mars 2020

Humeur de ma nuit

...je bénis le ciel ou n'importe quoi d'autre d'avoir un accès illimité à mon téléphone, mon ordinateur et à la télévision. Que serais-je sans eux?
Un lever nocturne et une première boisson chaude dégustée devant la rediffusion de séries aimées. L'ordinateur avait été rallumé dès la descente de mon lit et patientait sans bruit.
Je vous jure que la suppression de ces bruits familiers et constants qui me faisaient râler mais qui sont maintenant absents, commencent à me surprendre mais pas à me manquer. Je tends l'oreille.
Le silence! Nous avons retrouvé le silence. Un très léger ronronnement indique la présence du périphérique sud à quelques centaines de mètres mais rien à voir avec ce que nous subissions avant. Il pourrait presque passer inaperçu.
Et hier, le passage d'un avion vers 4h du matin me fit dresser l'oreille. Un bruit incongru et surprenant. Quoi? Un avion?!
J'ai pris conscience que notre monde est en train de changer. Nous sommes à un carrefour et nous allons découvrir un autre univers. J'avoue que je redoute ces modifications que nous devrons impérativement affronter et mettre en place mais je devrai m'y adapter.
J'ai passé la journée d'hier en relation constante avec mes proches. Les nouvelles qui dégringolaient régulièrement, me pressaient le coeur un peu plus à chaque fois. Mes enfants soignants sont maintenant cernés.
Nous attendons pour savoir si mon fils a réellement été infecté et un collègue de ma fille cadette vient d'être rattrapé par le virus.
Ma fille aînée traîne une vilaine toux qui perdure et les questions s'accumulent. Et si?
Je suis morte de trouille pour eux et pour les conséquences.
Quelques sourires émaillèrent quand même ma journée: Nicolas qui conclut notre conversation téléphonique par "bon, ben, à dans 1 mois!" et ma soeur avec laquelle je suis en lien permanent . Nous tentons de dédramatiser et arrivons à rire ensemble.
Je réalise que, bien qu'étant très attentive à ne pas sortir, je peux avoir été contaminée sans le savoir. Et comme tout le monde, je m'examine, je suis attentive à la moindre apparition du plus léger symptôme.
Les enfants sont en train d'organiser des séances collectives en FaceTime, pour rester en contact, se rassurer,  plaisanter et se détendre, garder des liens et s'aimer tout simplement.
Les informations constantes sont anxiogènes. Cette inflation galopante du nombre de morts, cette rancoeur permanente contre nos gouvernants actuels et passés grignotent le moral. J'ai décidé de ne regarder les informations qu'une fois par jour.
Outre les inquiétudes concernant mes enfants, nous évoquons le report voire l'annulation du mariage de mon fils et de sa compagne début Juin. Ne pouvant prévoir la progression et l'issue de cette contamination galopante, il faut et il faudra prendre des décisions. Je suis triste pour eux. Arrive maintenant le moment d'annoncer la nouvelle aux invités.
Et me vient en tête ce titre de Reggiani. Les pillages commencent, des bandes de décérébrés attaquent policiers et pompiers en refusant le confinement. La révolte me soulève et j'en arriverais à souhaiter le tir à balles réelles contre ces agresseurs. Oui, je sais que je peux être excessive mais il faut parfois agir violemment et rapidement. Les bonnes paroles et intentions ne suffiront pas face à ces hordes sauvages.

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Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!

Humeur du jour

 Un si long silence! Au début, j'étais préoccupée par de nombreux rendez-vous médicaux puis le non désir pointa son nez et je m'éloi...