dimanche 2 juin 2013

Cadeau



La belle rencontre avec des mots et un écrivain: Jim Harrison

"La poésie vient quand elle veut et je n’ai jamais eu la moindre idée sur la façon de la faire apparaître. 
Qui sait ce qui provoque l’ouverture ou la fermeture de la porte ."

"C'est l'impardonnable musique
qui étire l'âme,
plus fine, susceptible, que la peau.
Tout le monde sait que nous ne sommes pas seuls
puisque nous souffrons des mêmes notes 
qui nous donnent aux uns et aux autres
plus de place pour souffrir encore."

http://jimharrison.free.fr/Recueilspoemes.htm

(...) Les chouettes naines qui se rassemblaient dans le chêne noir au-dessus de notre feu de camp sur le Gray Ranch ont fait davantage pour que je me sente chez moi sur Terre que la ferme où j'habite depuis vingt-cinq ans. La présence d'autant de chouettes naines dans un seul arbre vous décape le cerveau au point que vous les voyez d'un autre œil, avec un regard qui ressemble presque au leur. Le vers de William Blake s'impose en l'occurrence : "Ne comprends-tu donc pas que le moindre oiseau qui fend l'air est un immense monde de délices fermé à tes cinq sens ?".
(...) Mais revenons à notre Terre pas-si-banale-que-ça et au Gray Ranch. Il y a quelques années, lors de mon premier séjour là-bas, j'ai compris que seuls un aigle royal ou un pilote du bush étaient capables d'avoir rapidement une vision d'ensemble de 1000 kilomètres carrés. J'ai ressenti le besoin agaçant de chanter "la majesté des montagnes pourpres" ou de réactualiser ce fantasme rousseauiste : tout au fond d'un lointain arroyo des Animas maintenant enveloppé des ombres de janvier, toutes les créatures boivent du lait dans le même bol doré.

(...) Pendant notre lent voyage de retour, nettement agrémenté par les arias délirantes de Peacock qui beuglait tous les airs de blues de son répertoire, la lune illuminait le pic Animas, qui semblait ainsi se dresser à quelques foulées de nous. Tandis que nous gagnions de l'altitude, le vent a forci. Le sable et la poussière en suspension dans l'air jaunissaient la lune et le paysage.Selon mes critères établis à l'aune des Grands Lacs, j'ai estimé la force du vent à une quarantaine de nœuds et nous avons non sans mal arrimé tous les objets de notre campement. J'ai fait pivoter mon sac de couchage pour qu'il cesse de se gonfler comme une manche à air, et, de notre talus herbeux, j'ai contemplé le paysage qui luisait maintenant, fantomatique. Les esprits étaient à pied d'œuvre. D'abord arrivèrent les autochtones, puis les cow-boys du tournant du siècle, les ouvriers journaliers des empires du bétail."
http://jimharrison.free.fr/Geo.htm

http://jimharrison.free.fr/Liens3.htm

1 commentaire:

  1. Je découvre le nouveau site.
    Tiens, une évolution dans la qualification: à présent, il est question de "parfaites imperfections" et l'image en bannière est celle de personnages qui ont décollé du sol.
    Je vois. De là où je suis, je souris.

    RépondreSupprimer

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Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!

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 Un si long silence! Au début, j'étais préoccupée par de nombreux rendez-vous médicaux puis le non désir pointa son nez et je m'éloi...