Humeur du matin

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..le cerveau encore embrumé de sommeil. Un nouveau rendez-vous dentaire à 8h15 et l'obligation de quitter la chaleur du logis vers 7h15, pile au moment où la circulation s'intensifie. Je suis lasse de ces départs matinaux.
Hier ne fit pas exception mais je fus surprise par la fluidité des déplacements. Pas de camion poubelle, pas trop de cyclistes ni de piétons ninja, vêtus de noir, et dangereux par leurs actions irréfléchies.
J'arrivai dans une cour presque déserte. Seul un véhicule éclairé par une jeune femme occupée à envoyer des textos, donnait vie au lieu. Je décidai de patienter à l'abri du froid et sortis au bout d'une dizaine de minutes. Dans la semi obscurité, je vis s'avancer une silhouette et mon coeur rata quelques battements. Un homme, un bonnet de laine enfoncé jusqu'aux yeux et les mains frileusement cachées dans ses poches, me héla avec un fort accent. Il cherchait un moyen d'entrer dans le bâtiment car le portail avant était encore clos. Je lui expliquai que seule l'entrée sur la rue permettait d'accéder au bâtiment et nous contournâmes l'immeuble en discutant. Une maman accompagnée de ses 2 enfants visiblement malades patientait déjà, frigorifiée et le cou rentré dans les épaules. Nous distinguions les silhouettes des secrétaires dans le hall, prenant des cafés au distributeur de boissons chaudes.
Transie, je décidai de retourner dans ma voiture. Seconde sortie quelques minutes plus tard. Le groupe s'était étoffé et patientait dans le froid matinal. L'homme rencontré plus tôt me héla "mais tu étais où? "..Tiens donc, nous nous tutoyons maintenant? 😊
Un adulte sur une trottinette électrique fonça sur moi, me contourna et me toisa en me jetant "saloperie!". Je restai figée, outrée. Cela s'était passé si rapidement que je restai sans émettre un son. Le malotrus était déjà trop loin pour que je réagisse.
Le gardien vint enfin ouvrir le lourd portail, un large sourire aux lèvres et saluant chaque personne qui entrait. Un moment de chaleur bien agréable après ce que nous venions de supporter.
Passage par le bureau d'une secrétaire puis je grimpai au 3 ème étage dans la salle d'attente où je fus rapidement rejointe par d'autres patients.
Le cardiologue arriva à 8h03. Il était en retard et celui-ci s'accentua. Je l'entendais aller et venir: la blouse à enfiler, l'ordinateur à mettre en route, des messages à lire. Bref, il vint me chercher avec 15 minutes de retard sur l'heure fixée. J'avoue ne pas aimer cela. La petite soixantaine, un peu plus chaleureux que son collègue. J'eus droit à une échographie, à un électrocardiogramme. 1h15 quasi nue et frissonnante dans ce cabinet mal chauffé.
Je ressortis de là avec une liasse de prescriptions et d'ordonnances.
Bilan: il ne peut donner d'explications à ce qui m'arriva ces derniers mois. Ma tension creva le plafond alors qu'elle est toujours stable. Je me sentais pourtant bien mais l'appareil ne fut pas du même avis. Il reprit les mesures à de multiples reprises, assise, couchée, debout et tout ça, quasi nue. Je fus ravie de quitter ce lieu, ravie mais sans réponses.
Des holsters seront bientôt posés, un doppler sera effectué dans quelques jours et je repars avec un nouveau médicament. Je ne suis pas enthousiaste mais il m'a proposé de l'essayer et de faire un bilan ensuite. Let's go!
Allez! Une autre journée froide débute. Tâchons de la rendre agréable. Et mon implant sera enfin posé ce matin après 18 mois d'attente et de soins! Youpi!
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