Humeur de ma nuit

...après avoir bu ma boisson chaude, m'être examinée sous toutes les coutures, avoir vainement tenté de regarder Netflix  et éteint le gaz que j'avais oublié sous une casserole hier soir, je peux affirmer que je vais bien.
Je suis atterrée d'avoir laissé le feu sous un récipient. C'est une lueur bleue qui a attiré mon attention alors que je me rendais aux toilettes vers 3 h. Je frémis à l'idée de ce qui aurait pu se produire. Je vais avouer un détail dont j'ai honte. Mon propriétaire ayant eu la lumineuse idée d'installer le détecteur de fumée dans la cuisine, à 1,50 m de la gazinière, ce fichu détecteur se déclenchait régulièrement. Et j'ignore si vous avez déjà entendu le son produit lorsque cela se met en route, mais c'est insupportable. Vos organes internes changent carrément de place! 😁
J'ai donc décidé d'ôter l'engin et d'être vigilante mais là, je reconnais qu'il y a urgence à ne plus me faire aveuglément confiance et à réinstaller ce détecteur à un autre emplacement.
Hier fut immobile. Le téléphone ne cessa de sonner. Vers 20 h, au moment où je faisais le bilan de ma journée, j'ai réalisé la vacuité de l'instant.
Je suis évidemment enchantée de ces appels, de ces signes d'attention qu'on me porte mais je n'ai rien fait, rien réalisé. Un tri de papiers le matin, le temps de m'apercevoir que mes classeurs et boites étaient pleins et qu'il m'en faudrait d'autres et que je serais contrainte d' attendre quelques semaines voire mois avant d'en acheter...Un instant d'agacement fugace.
J'ai aussi passé un peu de temps sur le site Potager City car ma fille y passe des commandes et me proposait d'en faire autant. Elle récupérera les paniers et nous nous arrangerons pour la distribution.
Bref, le constat de nullité et de vide se fit spontanément puis la question se posa: cela a t'il de l'importance? La réponse fut évidente: non évidemment! Je serai bloquée quelques semaines encore donc il n'y a aucune urgence vitale.
Ouf, je respire! Vous pouvez continuer à m'appeler.. Je serai tout sucre et tout miel, un gros loukhoum pour vous répondre.
Je souris en imaginant la journée qui débute. Je sens venir la procrastination et les commentaires ironiques de Nicolas. Mais j'assume, Nicolas, j'assume et je m'en fous.
Je prends plaisir à ne rien faire, à ne plus avoir de contraintes horaires et sociales. La seule préoccupation étant de disposer de suffisamment de nourriture et de médicaments. Le reste est superflu. Seules comptent les relations humaines et l'urgence à prouver aux proches qu'on les aime.