Humeur de ma nuit

De retour après 2 jours fous, inattendus et générateurs de questions.
La peur de faire un infarctus? C'est fait!
Téléphoner au 18 pour la première fois de ma vie? C'est fait!
Raconter ma vie et mes symptômes au téléphone à de parfaits inconnus? C'est fait!
Voir débarquer 2 pompiers cosmonautes chez moi? C'est fait!
Monter dans un fourgon de pompiers, y être sanglée et transportée tout en devisant avec le jeune homme chargé de me tenir compagnie? C'est fait!
Etre descendue d'un fourgon, être gênée de peser autant, découvrir un essaim de soignants m'attendant dans le couloir de l'hôpital cardiologique? C'est fait!
Rester torse nu devant une flopée de gens masqués? C'est fait!
Rester immobile et seule, à peine recouverte d'une veste pendant 2 heures dans une petite salle close? C'est fait!
Adorer la gentillesse, l'attention, le sourire et le professionnalisme d'une équipe médicale? C'est fait!
Repartir seule, mon dossier sous le bras et me perdre dans les couloirs déserts d'un hôpital? c'est fait!
Passer de 17 de tension pendant qu'on vérifiait mes constantes à 8 dès mon retour chez moi? C'est fait!
En subir les effets pervers (vertiges, nausées) pendant une journée? C'est fait!
Découvrir le Xanax et ses effets? C'est fait!
Retourner consulter un cardiologue puis un gastro entérologue? Ce sera fait la semaine prochaine.
Voilà le résumé de ma petite vie de ces dernières 48 h. Il me fallut donc attendre un âge avancé pour monter dans un camion de pompiers. Cela fit rire mon entourage.
Au bilan, il y a donc d'un côté les bilans médicaux à terminer et de l'autre, un verdict de faiblesse et de fragilité: la crise d'angoisse que je peine à accepter car je ne me sens pas particulièrement atteinte. J'avais même plutôt l'impression de bien gérer tout ça.  Si c'est réellement ce diagnostic, je dois regarder la vérité en face et l'accepter pour m'extraire de ce bourbier.
Famille et proches sont très présents et je ne me sens pas abandonnée. Je peux compter sur une petite communauté bien soudée et attentive.
La vie d'avant va reprendre. Les activités sont toujours dans un flou artistique et chacun attend, avec plus ou moins de calme. Ma fille hésite à remettre Léna à l'école mais la perspective de voir interrompre le chômage partiel et  de ne plus toucher de salaire lui impose une hésitation et une réflexion.
Léna irait donc quelques jours de temps en temps à l'école: génial pour retrouver ses amies mais les gestes barrières, s'ils sont compris, ne sont toujours pas spontanés. Quel serait l'intérêt pédagogique de ne passer que quelques jours en classe jusqu'à la fin de l'année scolaire? Les locaux et le personnel ne sont pas adaptés. Quid de la cantine et de l'étude surveillée par des éducateurs? Plus de cantine ni de garderie donc comment faire si ma fille travaille, ce qui n'est pas près de se produire dans le secteur des auto-écoles? C'est un casse-tête pour toute la famille.
La journée qui débute devrait être identique, à l'aulne de la précédente. Je dois me remettre sur pied et faire en sorte que ma tension remonte. Je vais m'y atteler sérieusement
Merci pour tous les gentils messages reçus!
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