Humeur du jour

Je suis en retard pour vous saluer mais la nuit fut agitée. La moiteur me réveilla un peu avant minuit et je n'eus d'autre choix que de me lever. Il faisait 30° dans le salon et ouvrir les fenêtres me parut la seule option.

C'était sans compter sur la myriade de bestioles volantes de tous styles et de toutes tailles, semblant n'attendre que mon signal pour s'engouffrer chez moi.

Mauvaise idée, Martine, mauvaise idée! Je dus refermer les écoutilles avec empressement pour suffoquer et suer sans retenue mais sans bruits d'ailes.

Avez-vous remarqué que la nuit, tout semble amplifié, déformé, disproportionné? 

La moindre petite douleur vous fait imaginer le pire. Et si je suis malade, qui devrai-je appeler? le SAMU répondra t'il? Devrai-je compter sur mes voisins? Il est pompier et devrait pouvoir me sauver la vie. 

C'était oublier les bruits divers et incongrus qu'on ne remarque que la nuit. Lorsque ma porte-fenêtre était ouverte, j'eus l'impression d'entendre frapper sur le volet métallique. 4 à 5 coups qui me firent imaginer le pire, imaginer que quelqu'un était tapi dans l'ombre à quelques mètres de moi. La porte-fenêtre refermée à clé, je pus respirer mais je dus jeter de nombreux coups d'oeil afin de vérifier que j'étais en sécurité. Mon imagination déborde parfois. 😕

Je remontai mon retard dans le visionnage de quelques séries policières et ce qui ne devait pas arriver, se produisit: j'eus FAIM! L'agitation me gagna, une agitation ridicule mais cela signifiait déroger à mon alimentation WEIGHT Watchers du moment.

Et je craquai: je mangeai mes émotions. Je ne vous ferai pas la liste de ce que j'ingurgitai à 1h du matin. Je sais que je le regrette et que je dois me concentrer de nouveau sur mes objectifs.

Je fus invitée hier à manger chez Nicolas. Les 35° annoncés m'incitèrent à porter une robe. Mes formes généreuses me complexent et j'hésite à enlever ce fichu pantalon noir qui me cache aux yeux des autres. Enfin, c'est ce que je crois! 

Je fis une halte chez ma fille afin d'arroser ses potées fleuries puis je pris la route vers l'est lyonnais. Le plein de carburant à Meyzieu puis l'arrivée chez mon hôte.

L'apéritif Spritz frais ne tarda pas à être servi et il eut l'attention de ne pas proposer de biscuits salés mais un bol de radis tout frais. Une salade haricots verts/tomates/persil puis de la tête de veau servie avec une sauce gribiche absolument parfaite (sauf l'excès d'échalotes, Nicolas, sauf les échalotes!).

Des légumes vapeur servis brûlants et une tarte maison à la rhubarbe. Le vin fut bu avec plaisir mais parcimonie au vu des températures du moment. Et je devais reprendre la route!

Conduire sur la Rocade Est fut un pensum, entre l'air brûlant, les émanations odorantes émises par les véhicules, les excès de vitesse des camions. Je m'interroge régulièrement sur leur explication et pourquoi ils ne sont pas sanctionnés.

Ma fille Sandra me téléphona longuement tandis qu'elle effectuait quelques courses pour un repas du soir entre amis. Elle est littéralement épuisée par ses heures de cours avec des élèves. Le port du masque, la climatisation à n'utiliser qu'avec parcimonie, la désinfection systématique, les repas sautés à midi, les conducteurs débutants et les freinages inattendus qui lui imposent des soins d'ostéopathie et le port régulier d'une minerve.

Anaïs profite de son séjour au Grau du Roi. Mathieu est en vacances depuis hier soir après des journées de folie comme infirmier libéral. Les toilettes et les pansements sont un cauchemar avec cette chaleur élevée. Ils chargeront la voiture et partiront demain vers 4h en direction de la Vendée. Un arrêt de quelques heures chez ma soeur en Touraine puis ils rouleront vers l'Ouest. Les lainages sont prévus car la météo vendéenne sera morose et ne dépassera pas les 22°.

Je songe à mon adorable Gabriel, passionné par les mers et leurs habitants. Alors que nous regardions un documentaire télévisé, il réalisa que ce qu'il voyait se déroulait dans l'océan Atlantique et qu'ils seraient en vacances justement au bord de cet océan. Il me demanda avec ingénuité s'il pourrait voir des poulpes et des requins. Le rire contenu, je lui répondis que non mais que s'il voyait un de ces monstres, il aurait intérêt à courir vite. Ce moment se clôtura dans un rire partagé.

Aujourd'hui est libre. Mes activités dépendront de mon ressenti côté chaleur. J'ai au moins, cette excuse en ce moment!