Humeur du jour

 Il n'est pas encore 5h et j'ai déjà 2h de "vie"! L'appartement est calme, aucun bruit ne vient polluer ce moment. Je l'apprécie car le monde extérieur apportera tout à l'heure son lot de cris, de nuisances et de colère.

Le stade voisin était presque calme à l'époque où j'emménageai ici il y a 4 ans et demi. Le LOU Rugby s'y entraînait. Hurlements et grossièretés au menu mais hors leur présence, la vie était presque acceptable. Depuis leur migration vers le stade de Gerland, la municipalité permet aux footeux d'occuper le terrain 7 jours sur 7, de 8h du matin à 21h30 et les week-ends. Pas un moment de répit.

Ma voisine Françoise, très impliquée dans la vie de la résidence, ne baisse jamais les bras. Elle téléphone, maile, textote pour faire bouger les lignes. Elle les enquiquine par sa ténacité et sa résistance. Je vais suivre son exemple et écrire au Maire de mon côté. Le millier de résidents voisins du stade est-il considéré par la Mairie comme citoyens de seconde zone? 

Tout à l'heure, le tournoi reprendra avec le micro et la musique. J'ai décidé de sortir pour me calmer. Me changer les idées et marcher pour dégourdir mes articulations douloureuses.

Hier fut amorphe. J'avais l'énergie d'un tapis de bain. Vêtue d'une simple chemise de nuit, j'ai savouré l'immobilité forcée. Les douleurs ont diminué mais sont encore présentes, certaines en filigrane et d'autres plus prégnantes. 

J'ai eu peu de nouvelles du monde extérieur excepté de Françoise, de ma soeur, de Nicolas et de ma voisine du dessous. Un cas de Covid dans son entreprise et le télétravail dut reprendre. Elle est restée enfermée toute la semaine dernière. Les autres furent silencieux et aux abonnés absents.

Bonne nouvelle: je vais enfin ressortir mon appareil photos afin de dénicher et immortaliser la beauté du monde. Une autre manière de m'évader.