Humeur de ma nuit

 3h37. Je débute cette humeur nocturne. Levée depuis 2 heures, je frissonne, engoncée dans ma vieille robe de chambre boutonnée jusqu'au cou. Enfin avec les rares boutons restants qui ont survécu aux années. Je me répète souvent que je devrais acheter des boutons neufs puis le temps passe et je reste avec cette robe de chambre qui ferme à peine.

Que dire de cette journée de lundi? Qu'elle apporta son lot de mauvaises nouvelles? C'est curieux mais ce mille-feuilles de petits et de gros soucis ne me paraît pas provenir d'un mauvais karma. Je n'ai pas cette sensation. J'ai plutôt l'impression que l'univers me débarrasse de ces ennuis pour un meilleur futur comme un furoncle qu'on presse pour le vider. L'univers me confronte à tous ces petits ennuis et on passe à autre chose. Je fais confiance à mon instinct.

Hier, je courus à mon rendez-vous dentaire. Evidemment, la rue était barrée et je dus remonter le Cours Albert Thomas. Je tournai à 2 reprises dans de petites rues perpendiculaires qui se révélèrent sans issue, me forçant à revenir vers ce fameux cours. Je me garai prestement pour brancher le navigateur Waze qui me guida vers mon objectif au milieu des bouchons. Evidemment, il se mit à pleuvoir au moment où je sortis de mon véhicule!

35 minutes de patience dans la grande salle d'attente puis ce fut mon tour. Et surprise: je fus expédiée en 3 minutes 30. Je n'exagère pas. Elle nettoya la dent, bourra la cavité dentaire d'un peu de "mortier", replaça la dent en me disant "ça devrait tenir! Si cela ne tient pas, il faudra refaire une couronne plus conséquente!". Ben voyons! Elle s'assit devant son ordinateur, me fixa un rendez-vous pour le 6 Septembre et je repartis chercher Léna. Direction le magasin Decathlon où nous achetâmes un produit qui me sembla superflu mais essentiel pour la petite: de l'huile pour les sangles de cuir de son cheval. Admettons!

Dans l'après-midi, l'univers m'envoya encore un souci: un texto de ma dentiste m'informant que le rendez-vous du 6 Septembre était annulé. Désireuse de bloquer rapidement un autre jour, j'appelai la clinique et une secrétaire m'informa que ma dentiste serait absente pour une durée indéterminée et que son assistante m'appellerait pour tout m'expliquer. Alors là, surprise et choc! Evidemment, personne ne m'appela et je reste avec cette dent qui risque encore de s'échapper sans avoir la certitude de pouvoir retrouver un soignant.

Côté Uber, aucune réponse à l'avalanche de messages que je leur laisse. Leur chauffeur ne s'est pas présenté, occasionnant fatigue, stress et problèmes et la course m'a été comptée. Je suis évidemment en colère et je leur en veux beaucoup. Ces grosses plates-formes ratissent les clients mais n'en tiennent pas compte. Nous sommes des pourvoyeurs d'argent. Point!

Je ne laisserai pas tomber!

Aujourd'hui sera calme. Les courses ce matin puis retour tranquille en espérant que le chantier sera à l'arrêt. Hier soir vers 20h, des ouvriers y travaillaient encore en cognant contre les parois. C'est insupportable au quotidien et sur la durée. Et la noria d'ouvriers divers se fiche complètement du fait que la résidence soit privée et qu'il y ait un règlement auquel chacun se plie. Ils circulent à contre sens, risquant de provoquer des accidents et se garent n'importe où.

Je me prépare mentalement à l'intervention de demain. Je n'éprouve aucune peur, ni de l'anesthésie générale ni des réponses. Je ferai face quoi que l'on m'annonce. C'est curieusement les petits "à côté" qui me dérangent: le fait que Coline passe me chercher à 6h45 car je crains de déranger, retrouver le service d'hospitalisation de jour, le fait d'enlever lunettes et appareils dentaires, me laissant dans un désarroi terrible. Se sentir lamentable et fragile physiquement, sans voir et sans dents. J'ai déjà été anesthésiée 3 fois là bas et je connais le processus. Cela ne m'effraie donc pas.

Et puis zut! Je verrai bien!