lundi 11 mai 2020

Humeur du matin

Certificat Matelot pont | Nos formations modulaires


Déjà sur le pont et point de matelot à l'horizon!
Léna arriva hier soir. Une longue conversation avec sa maman pour m'expliquer l'école à la maison. Puis-je avouer que je n'ai rien compris et que j'espère que Léna pourra me guider?
Dites, Maîtresse, vous pourriez pas faire plus simple même si j'admire l'énorme travail que vous fîtes au cours des 2 derniers mois?
Le coucher fut difficile et dans les larmes. Son père et sa mère lui manquaient. Il fallut consoler, expliquer, promettre et je reconnais que cela m'agaça un peu. J'eus, en conséquence, beaucoup de difficultés à m'endormir.
Ce matin, je la laisserai une demi-heure seule à la maison afin de déposer ma voiture pour le Contrôle technique. Je flippe à mort de crainte des éventuelles réparations à effectuer. Respire, Martine, respire!
Le ciel est gris et une bruine fine vint agrémenter le tableau. Les envies de sorties au Parc de Parilly s'envolent. Il nous faudra nous contenter des travaux scolaires et des divers médias à notre disposition.
Et voilà, le déconfinement débute avec des appréhensions tout de même et une bonne dose d'optimisme et de confiance en l'avenir. Je ne regarderai pas BFM qui en fera certainement ses choux gras pendant de longs jours.
Hier, le stade fut déjà pris d'assaut par les mêmes groupes qu'auparavant, ceux qui n'ont aucun respect pour les lois et les voisins. Il faudra nous réhabituer à ces cris.
Quel est votre bilan personnel de ce confinement?
J'ai écrit ce texte hier et j'aimerais qu'il vous donne envie de vous exprimer à votre tour.

 
J'aimerais faire un petit bilan non exhaustif. Je fus, à 70 ans, mise en face d'une situation totalement inconnue par sa vitesse, ses conséquences et son impact psychologique sur chacun de nous.La presse me rappela que d'autres épidémies furent plus dramatiques que celle-là et je découvris que l'esprit humain est prompt à barrer, effacer, oublier. Evidemment que rester enfermée, loin des miens et sortie de ma routine, m'a un temps déstabilisée. Evidemment que le manque de contacts me dérangea. Evidemment que cette avalanche quotidienne de mauvaises nouvelles me fut insupportable mais, mais..au milieu du pire, il y eut tant de bon et de beau. Il y eut d'abord le silence, un silence volé quotidiennement par la ville et ses rumeurs. Le silence devint mon ami et celui des oiseaux qu'on vit et entendit de nouveau..Cette solitude brutalement imposée me fit prendre conscience de ce que j'avais perdu de vue: l'importance des contacts humains. Le quotidien nous dévore et nous entraîne. Nous laissons beaucoup de gens bien, d'amis ou de connaissances sur le bord du chemin mais sans en avoir conscience.
Je pris donc le temps de renouer des fils d'amitié et cela me réchauffa le coeur en me confirmant que j'avais eu raison de le faire..Je découvris la gentillesse et l'attention sans faille de mes voisins et voisines. Un petit mot, un texto, un salut de la main, un coup de fil. "As-tu besoin de quelques chose?".
Je redécouvris mes soignants: ma belle-fille et 2 de mes enfants. Je redécouvris leur patience, leur dévouement, l'attention portée aux autres et à notre famille. des petits textos quotidiens envoyés et reçus pour prendre des nouvelles et en donner, les provisions déposées devant mon portail, les interrogations concernant mon état de santé. J'ai adoré les appels des plus petits en Facetime, l'occasion de rire face à face et de les rassurer: mamie est toujours là!
Je pris le temps de découvrir Netflix, de me lancer dans des mots croisés complexes pour me mettre au défil. Je m'aperçus que je pouvais vivre plus simplement et avec moins. Je pris le temps de l'introspection: qu'est-ce que ce temps imposé m'apporte. Que puis-je en retirer? Que ferai-je après? Que puis-je modifier, changer, supprimer? Les discussions avec les enfants me permirent de découvrir que "les chiens ne font pas des chats" et que tous suivaient le même raisonnement. Nous ne referons pas le monde mais nous pouvons changer des choses à notre niveau.
Ma fille aînée apprécia ce repos forcé et le temps passé en compagnie de Léna. Du temps pas toujours au beau fixe mais le dialogue résolut beaucoup de problèmes. Elles y ont tant gagné l'une et l'autre.
Bien sûr que ces semaines ne furent pas linéaires et vécues dans une absolue félicité. Je découvris il y a 2 semaines que je ne pouvais plus accepter les doléances, peurs, terreurs, craintes et anticipations des uns et des autres. Je décidai alors d'éteindre mon portable et de me recentrer sur moi. Cela surprit et déplut à certains mais j'en avais besoin. J'eus aussi la chance de vivre mon premier voyage en camion de pompier, mon premier séjour en cardiologie. L'occasion de découvrir de formidables jeunes pompiers, un service des urgences cardiologiques au top avec un personnel d'une gentillesse absolue et d'un professionnalisme sans faille.
Ma "crise de coeur" n'était donc qu'une crise d'angoisse. Le médecin de garde à la clinique MGEN fut adorable, mon cardiologue me reçut rapidement et m'apprit que mon coeur était "superbe"! C'est lui qui l'a dit!
Si je me retourne sur ces semaines passées, je découvre un maximum de beaux moments, de belles personnes, de bons sentiments qui chauffent le coeur. J'y ai laissé beaucoup de ces libertés que réclame cet ami mais j'ai découvert d'autres libertés. Il ne tient qu'à moi, qu'à nous de poursuivre.



1 commentaire:

  1. Je vais être le premier à me lancer pour répondre à cette question existentielle : Quel est mon bilan? Moins 2.5 kilos - si si !!- et un écran secondaire d'ordi à changer puisqu'en rade depuis ce premier jour de 'déconfinement' et quelques économies contraintes. Et puis et surtout un mépris certain voire profond pour tous ces badabeux qui ont fait bamboche malgré les règles édictées par nos -certes mauvais - gouvernants. Côté moral TVB Bizen

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Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!

Humeur du jour

 Un si long silence! Au début, j'étais préoccupée par de nombreux rendez-vous médicaux puis le non désir pointa son nez et je m'éloi...