Humeur de la nuit

 2h41 - Lyon

Nous voilà donc de nouveau entre nous pour le rendez-vous nocturne habituel. Je sais que la majorité d'entre vous patientera jusqu'au matin, jusqu'au petit déjeuner pour venir me retrouver et me lire. Bonjour donc à chacun(e) d'entre vous, quelle que soit l'heure à laquelle nous nous croiserons.

Je suis encore sous le charme de ma journée d'hier. Pas de luxe, pas de forfanterie mais le soleil, de beaux paysages, l'amitié, la tendresse, les confidences et le plaisir de se retrouver. L'interdiction kilométrique imposa la distance et j'ai bien l'intention de combler mon retard.

Hier matin, départ vers 9h. J'hésitai entre emprunter l'autoroute avec l'assurance d'un parcours sans trop d'encombres et le chemin des écoliers qui traverse des bourgades plus ou moins animées. J'ai opté pour la première. Autoroute Lyon-Genève si souvent empruntée dont je connais chaque mètre.

Le soleil brillait, le ciel était d'un bleu pur tout juste tacheté de petits nuages blancs et dodus.

Arrivée dans le village de l'Hôpital, ma première halte fut pour la chèvrerie du Chausset, tenue par le fils d'une cousine de ma mère. Je le retrouve toujours avec plaisir tant il est gentil et serviable. Je passai ma commande d'oeufs et de fromages frais du jour, je payai et refis la centaine de mètres me menant à la belle maison de cousin Jean. Quand j'évoque les cousins/ cousines, ce sont en général ceux de ma mère et Jean est un des plus âgés. Un phénomène! Il rédige l'histoire locale en divers tomes de livres qui le ruinent mais il s'accroche à ce devoir de mémoire. Cela le tient debout, je crois. Et il invente! Il crée des machines infernales et spectaculaires basées sur le mouvement dans l'objectif d'arriver au mouvement universel. Son sous-sol regorge d'énormes créations dont il explique avec ravissement et à qui veut bien l'écouter, comment cela fonctionne, ce qu'il a obtenu et ce qui lui reste à faire. Fascinant.

Le parc qui entoure leur grande bâtisse est une petite merveille de sérénité que je retrouve à chaque fois avec le même plaisir.

Il est coincé dans le processus de finalisation de son dernier ouvrage et j'ai proposé mon aide. Il lui est difficile de trouver des gens capables de l'épauler et de l'aider. Moi, j'aime corriger, mettre en place et finaliser. C'est mon truc donc j'ai offert mon aide. J'ignore s'il l'acceptera et j'attends donc son coup de fil. Je saurai alors si je deviendrai son "assistante" de création. 😀

Je l'ai déjà fait pour son dernier ouvrage et rien ne me fait peur.

J'ai ensuite rejoint mon adorable Claire, la soeur de Jean. Une femme merveilleuse que vous aimeriez tous connaître, j'en suis certaine. Sa maison et son jardin furent et sont des lieux dans lesquels je me sens bien et sa table m'est toujours ouverte. J'aime discuter avec elle et nous rions beaucoup. 

Hier, j'étais invitée une fois encore et je montais les escaliers menant à sa terrasse en soupirant d'aise entre les potées fleuries et colorées. La fraîcheur de la maison et son sourire! 

Danielle nous rejoignit vers midi. Une fidèle parmi les fidèles, une battante au sourire chaleureux. Ces femmes sont des modèles, des combattantes mais elles gardent le sourire au milieu des épreuves. Je vous aime toutes les deux.

Un repas de saison: salade et petites pommes de terre du jardin puis poulet, plateau de fromages et brioche aux pralines. Autant dire que je me suis régalée. J'ai occulté le nombre de calories pour savourer, déguster et partager. Demain sera un autre jour pendant lequel je pourrai compenser mes "écarts" gourmands.

Nous avons ensuite traversé le jardin d'un beau vert et fleuri à souhait pour aller embrasser sa belle-fille dans la maison voisine. Quatre femmes installées à l'ombre de la terrasse, les yeux sur l'immense jardin calme et des discussions croisées. Les coquelicots sont revenus en force avec la baisse de la pollution et sont "accueillis" comme les autres fleurs. Cette année, ils égaient fièrement les jardins et bords de route.

Vint le temps de se séparer mais je reviendrai. Bientôt c'est promis.

L'après-midi s'achevait et j'étais fatiguée. Conduite, discussions, chaleur eurent raison de moi. Une ultime heure de trajet pour le retour avant de me garer en soupirant d'aise devant le portail de la maison. Ma belle voisine Françoise descendit me rejoindre dans une jolie robe longue printanière et je lui offris fromages frais et oeufs avant de me réfugier à l'ombre de mes volets clos.

Aujourd'hui sera calme et immobile.